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tissus se manifestent plus particulièrement dans l’accomplissement des phénomènes de la vie nutritive. Nous placerons dans la seconde classe les élémens organiques qui, généralement sous la forme de fibres ou de tubes réunis et soudés les uns aux autres, constituent les tissus musculaires et nerveux. En raison de leurs propriétés, ces derniers élémens président aux fonctions de sensibilité et de mouvement qui sont propres aux animaux et constituent les manifestations les plus élevées des êtres vivans.

L’objet de la physiologie générale est d’analyser chaque fonction et chaque acte de l’économie, afin de les ramener à leur élément organique. Le phénomène de la respiration, malgré ses variétés apparentes, se réduit finalement pour tous les animaux à la propriété de l’élément ou globule sanguin qui, au contact de l’air, absorbe l’oxygène et exhale l’acide carbonique. La digestion avec les sécrétions qui y concourent se ramène à l’élément glandulaire ou épithélial, qui, sous l’influence de certains excitans déterminés, laisse suinter un liquide qu’il a la propriété de préparer et d’accumuler en lui. De même, quand nous voyons apparaître dans un animal un phénomène de sensibilité ou de mouvement, nous devons nous reporter par l’analyse physiologique aux propriétés des fibres nerveuses et musculaires qui constituent ses conditions élémentaires. La fibre musculaire représente un tube microscopique à parois élastiques ; ce tube est rempli d’une substance contractile, c’est-à-dire d’une matière qui, pendant la vie, jouit de la propriété de se contracter sous l’influence nerveuse de façon à raccourcir le tube musculaire et à entraîner dans son mouvement les parties auxquelles il est fixé. Nous trouvons dans le système nerveux des élémens producteurs et conducteurs, les uns pour la sensibilité, les autres pour la motricité. Les conducteurs nerveux représentent de véritables fils électriques organiques ; ils sont constitués par un tube rempli d’une substance appelée moelle nerveuse, destinée à protéger un filament central. Ce filament est la partie physiologiquement essentielle du nerf, et qu’on appelle l’axe du cylindre nerveux ou le cylinder axis. Le tube nerveux sensitif s’unit au tube moteur au moyen d’un renflement nerveux appelé cellule nerveuse, et le tube moteur se termine dans la fibre musculaire en présentant une nouvelle intumescence particulière. Tous ces élémens organiques qui composent notre corps sont d’une grande ténuité microscopique, car la grandeur en varie entre des centièmes et des millièmes de millimètres. On pourra par conséquent avoir une idée de leur nombre par leur masse, quand on saura que les cellules et les tubes nerveux, par leur réunion, forment le cerveau, la moelle épinière et les cordons nerveux, et que toutes les fibres musculaires en-