Page:Revue des Deux Mondes - 1864 - tome 53.djvu/322

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événement, petit ou gros, sur un point quelconque du globe où l’on n’épiât quelque indice de la prétendue alliance. La Hongrie réclamait ses droits, la Serbie armait, le Monténégro était en feu, le parti avancé en Italie complotait, des armes étaient débarquées aux embouchures du Danube sous pavillon piémontais, et en tout et partout on voulut voir l’action combinée de la Russie et de la France. Des hommes qui passaient pour graves assuraient sérieusement à Londres qu’on avait attendu que l’affaire du Trent s’envenimât, et entraînât l’Angleterre dans une guerre avec l’Amérique, pour donner le signal d’un branle-bas dans tout l’Orient ; ils soutenaient même que l’attaque des Serbes sur Belgrade et la révolution de Grèce n’étaient que des fusées parties tardivement d’une explosion générale qu’on aurait depuis longtemps préparée et ensuite contremandée après l’arrangement du différend anglo-américain. Il serait trop long de répéter tous les bruits étranges et même