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DEUX FEMMES
DE LA RÉVOLUTION

I.
Mme ROLAND.

I. Mémoires de Madame Roland, édition conforme aux manuscrits autographes, par M. C.-A. Dauban ; Henri Plon, éditeur. — II. Étude sur Madame Roland et son temps, suivie des lettres de Mme Roland à Buzot, par M. C.-A. Dauban ; Henri Plon, éditeur. — III. Mémoires de Madame Roland écrits durant sa captivité, nouvelle édition, revue et complétée sur les manuscrits autographes, par M. P. Faugère ; Hachette, éditeur.

On n’en a point fini et de longtemps on n’en finira avec la révolution française, avec ses idées, ses traditions, ses légendes, et le souvenir de tous ceux qui ont vécu ou qui sont morts pour elle et par elle. À mesure qu’elle s’éloigne, elle ne perd pas sa puissance inspiratrice et ne devient pas cette chose morte qui s’appelle le passé : elle reste notre contemporaine par les contradictions qu’elle suscite ; elle vit toujours dans les événemens qui la continuent, dans les livres qui la commentent ; elle a toute une littérature, œuvre de curiosité et de passion, et à travers ce travail qui se poursuit incessamment elle apparaît de plus en plus dans sa vérité, sous son double aspect, — comme une lutte de principes d’où doit sortir le renouvellement du monde, et en même temps comme une crise extraordinaire qui arrache en quelque sorte l’humanité à ses proportions naturelles, qui provoque l’explosion des sentimens et des caractères, — comme une tragédie où les victimes se pressent, touchées