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et le chiffre des enfans de un à douze ans que l’hospice y entretenait s’élevait en tout à 13,822. Au-delà de douze ans, on ne paie plus de pension ; mais jusqu’à vingt et un ans les enfans sont toujours placés sous la tutelle de l’administration. En 1860, le chiffre total de ces pupilles de douze à vingt et un ans était de 21,806, nécessitant une dépense de 2,573,301 francs. Il était de 22,507 dix ans auparavant, avec une dépense de 1,929,473 francs. Le nombre des enfans a donc diminué, mais les dépenses se sont accrues ; elles s’accroissent toujours, car dans le budget de 1862 le crédit alloué par la préfecture de la Seine atteint 2 millions, et les dépenses propres à l’administration de l’assistance publique dépassent 700,000 francs. Les améliorations en effet ne s’arrêtent point, et, dans chacun de ses rapports au conseil-général, le préfet de la Seine a signalé la charge croissante que le service des enfans trouvés impose au budget du département. Celui-ci et l’administration de l’assistance publique pour la ville de Paris se partagent, bien que dans une proportion très inégale, les dépenses des enfans assistés. L’assistance publique acquitte tous les frais intérieurs de l’hospice, lesquels n’atteignent pas 300,000 francs ; elle paie les layettes et vêtures des enfans placés à la campagne, les pensions des élèves infirmes, et l’inspection des pupilles âgés de douze à vingt et un ans. Ces diverses dépenses dépassent aujourd’hui 700,000 francs ; il y a dix ans ; elles ne s’élevaient pas à plus de 500,0.00 francs. Le département de la Seine solde toutes les dépenses extérieures, les frais de voyage et de transport des enfans, les mois de nourrice, pensions, frais funéraires, les secours destinés à prévenir l’abandon, les frais d’instruction, d’inspection et de maladie ; enfin il octroie des indemnités et des récompenses, dont le chiffre est en général de 50 francs, aux nourriciers qui gardent les enfans chez eux au moment de l’apprentissage. L’ensemble de ces dépenses, qui atteint aujourd’hui 2 millions, n’était en 1851 que de 1,420,000 francs. Le service de l’inspection a été organisé de façon que des sous-inspecteurs visitent les enfans au moins une fois par trimestre. Ces inspecteurs rédigent un bulletin individuel sur chacun d’eux. Des médecins les voient une première fois à l’arrivée des nourrices à leur domicile, une seconde fois quinze jours après, et, sans compter les cas de maladie pour lesquels ils sont appelés spécialement, au moins une fois tous les trois mois. On paie aux médecins un abonnement fixe pour les médicamens en dehors de ceux que l’administration fournit elle-même, comme étant d’un prix trop élevé. L’instruction est donnée gratuitement aux enfans dans les communes où ils sont placés ; mais, comme les nourriciers pourraient arguer du faible taux des mois de