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et de Paris étaient destituées du droit d’élire leurs représentans municipaux. Une dernière mesure, d’exécution difficile, a rendu entière l’assimilation des faubourgs avec la ville. Le décret de 1852 avait laissé provisoirement subsister pour chacune des localités réunies l’ancien tarif d’octroi : comme il était impossible de conserver quatre lignes de douanes intérieures, l’administration locale et le gouvernement adoptèrent un tarif unique qui, tout en élevant un peu au-dessus du produit cumulé des quatre octrois précédens la somme nouvelle à percevoir, ne devait pas faire peser trop lourdement sur les habitans des faubourgs, autrefois moins chargés, le dégrèvement dont on gratifiait les anciens métropolitains. En résumé, le nouveau tarif fut encore plus doux que celui des autres villes auxquelles Lyon pouvait être comparé, Marseille, Bordeaux, Lille même, la moins chargée de toutes. La taxe des vins, ce point de mire des poursuivans d’une fausse popularité, que l’on abaisse toujours après les commotions politiques, et qu’il faut bien relever au moment difficile des restaurations financières, la taxe des vins, qui était encore de 5 fr. 50 cent, par hectolitre à Lyon en 1851, fut abaissée à 2 francs de droit d’entrée pour la ville, somme égale au droit perçu par le trésor, et telle que la commune de la Croix-Rousse l’avait établie pour elle-même. Les deux lois de 1857 et de 1862 l’ont relevée à 3 fr. 50 cent, afin de permettre à la ville de contribuer, aux dépenses que l’état s’imposait pour prévenir les inondations du Rhône ; tous droits compris néanmoins, l’hectolitre de vin paie encore moins cher à Lyon qu’avant 1848 : aussi la consommation a-t-elle doublé.

Le nouveau tarif de 1853 partait de ce principe, que ce que la population ouvrière de la Croix-Rousse peut supporter, le reste des habitans ne saurait le trouver trop lourd. En ce qui concerne les comestibles, les anciennes taxes de la Croix-Rousse avaient été prises pour type : on était même resté au-dessous pour les objets d’alimentation usuelle, mais on avait été au-delà pour les denrées à l’usage des classes riches, la volaille, le gibier, etc. Le charbon, ce combustible des nécessiteux, n’était d’abord frappé d’aucun droit ; ce n’est que plus tard, lors de la révision des tarifs et sous l’empire de besoins urgens, que l’administration l’a taxé à 1 fr. le mètre cube. En résumé, l’application du tarif unique n’a donné lieu à aucune plainte fondée ni à aucun embarras réel. Si l’ancienne ville a obtenu une diminution d’environ 200,000 francs, elle a dû supporter le principal fardeau d’une imposition de centimes extraordinaires justifiée par de grandes entreprises ; si les communes annexées ont subi une aggravation de 400,000 francs, elles ont profité de grandes améliorations, irréalisables sans le concours de l’an-