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une institution professionnelle supérieure, deux gymnases, deux lycées et deux écoles normales. Toutes ces écoles et ces institutions sont gratuites. Les écoles élémentaires sont entretenues aux frais de la municipalité et en dépendent entièrement. Le gouvernement supporte une partie de la dépense des autres établissemens, et y exerce un contrôle. Il y a en outre des écoles du soir et des écoles des jours de fête (scuole festive). Les écoles du soir ont été ouvertes en 1861 par la municipalité ; ce sont principalement des ouvriers de tout âge qui viennent, du 15 octobre à la fin de mai, y chercher l’instruction au terme de leur journée de travail. Les écoles du soir comptaient, en octobre 1864, 1,684 élèves. Les écoles des jours de fête (scuole festive), établies vers la fin de 1862, répondent à la même pensée que les écoles du soir, avec cette différence qu’elles sont destinées aux jeunes filles et aux femmes de la classe ouvrière, tandis que les écoles du soir s’ouvrent seulement pour les hommes. Ces scuole festive rassemblent leurs écolières les dimanches et les jours de fête, d’une heure de l’après-midi jusqu’à quatre heures. En 1864, les jeunes filles et les femmes qui profitaient de cette admirable institution n’ont pas été au-dessous du nombre de 1,156. Les écoles du soir et celles des jours de fête sont gratuites comme les autres et entretenues aux frais de la municipalité, qui en a seule la direction et la surveillance.

En somme, il n’y avait pas moins de 44 écoles, de 200 salles d’études, de 275 maîtres et de 12,695 élèves à Milan en 1864, — le tout ainsi réparti :


Salles Maîtres Elèves
22 écoles primaires 132 162 9,004
8 écoles du soir 27 37 1,684
8 écoles des jours de fête 22 22 1,156
3 écoles professionnelles 10 31 483
1 école supérieure de filles 3 8 95
1 école normale (garçons) 3 7 65
1 école normale (filles) 3 8 208
200 275 12,695

Les salles d’asile, qui dépendent entièrement de la bienfaisance privée, bien qu’elles soient sous l’administration du gouvernement, sont au nombre de 7, et reçoivent à peu près 1,200 enfans de deux à six ans. La cité de Milan a élevé sur son budget la dépense de l’instruction publique, de la somme de 100,000 francs, qu’elle comptait en 1859, à celle de 564,000 francs, qui lui est allouée en 1864. On ne trouverait dans aucune autre ville d’Europe l’exemple d’une telle augmentation en cinq ou six années. Dans un des quartiers les plus populeux de Milan, on construit aujourd’hui même un