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ble les conditions qu’elle présente. La section de Fluelen à Biasca offre une longueur totale de 97k,20, dont 13,55 en paliers horizontaux, 38,15 en rampes sur le versant septentrional des Alpes et 45,50 en rampes sur le versant méridional. La pente moyenne est de 16, 32 pour 1,000, et les pentes à 25 millièmes s’étendent sur une longueur de 52k,60. Le point culminant du chemin est au milieu du grand souterrain, à 1,162 mètres au-dessus du niveau de la mer. La longueur totale des différens tunnels s’élève à 28k,86, c’est-à-dire à 30 pour 100 du parcours entier. Plus d’un tiers de ce parcours est en ligne courbe.


III.

Parmi les différens tracés qu’on peut assigner au chemin de fer destiné à traverser les Alpes helvétiques, nous avons choisi celui du Saint-Gothard pour l’étudier en détail ; c’est en effet celui qui est maintenant le mieux connu. et au sujet duquel on trouve les renseignemens les plus précis. On a pu juger par ce qui précède des difficultés que présente un chemin alpestre et des ressources à l’aide desquelles l’ingénieur peut les vaincre. Il nous suffira de donner quelques indications générales sur les projets qui peuvent entrer en comparaison avec celui du Saint-Gothard. Et d’abord, parmi les différens passages que nous avons énumérés ci-dessus, il en est plusieurs dont on ne s’est jamais occupé bien sérieusement ; nous les laisserons de côté, et nous réduirons notre examen aux seuls tracés qui peuvent être mis en première ligne ce sont, avec celui du Saint-Gothard, ceux du Simplon, du Lukmanier et du Splugen.

On sait que le Simplon, sur lequel Napoléon Ier construisit une route célèbre, conduit de Sion en Valais à Domo d’Ossola, qui se trouve au milieu de la vallée de la Toccia. MM. Mondésir et Lehaître ont proposé en 1861 un projet hardi pour franchir cette montagne. Leur tracé a des rampes de 40 millièmes ; il s’élève jusqu’à 1,732 mètres au-dessus du niveau de la mer, de telle sorte que le souterrain qui franchit le point culminant a moins de 5 kilomètres de longueur. Ce projet comporte, sur chacun des deux versans de la montagne, douze paliers de rebroussement. Entre Brigue et Domo d’Ossola, dont la distance est de 81 kilomètres, plus de la moitié du parcours ne présente que des souterrains ou des galeries destinées à défendre la voie contre les neiges. M. Jaquemin a dressé un autre projet qui paraît plus praticable que celui de. MM. Mondésir et Lehaître. La ligne commence à monter, 4 kilomètres avant Brigue, avec des pentes de 25 millièmes ; elle arrive par d’assez longs détours à une altitude de 1,070 mètres, dans la