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DE
L’INSTRUCTION DU PEUPLE
AU DIX-NEUVIÈME SIÊCLE

II.
L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS L’ENSEIGNEMENT.
L'ANGLETERRE ET LES COLONIES ANGLAISES.

On a vu au prix de quels sacrifices d’argent et de quels efforts persévérans, éclairés, unanimes, les États-Unis sont parvenus à organiser un bon enseignement pour le peuple[1]. Il faut maintenant observer l’instruction populaire dans les autres sociétés qui représentent la civilisation moderne, et l’on doit s’attendre à l’y trouver établie sous des formes bien différentes. Ici une première objection se présente, qu’il importe d’indiquer, de discuter même avant d’aborder ce nouveau côté du sujet. Est-il juste, est-il utile que les pouvoirs publics, agissant au moyen de l’impôt, — état ou commune, pouvoir central ou administration locale, — interviennent dans l’instruction ? À cette question deux groupes d’hommes dont le nombre, il faut l’avouer ; tend à s’accroître depuis quelque temps ont nettement répondu que cette intervention n’était pas seulement inutile, qu’elle était nuisible. Ce sont d’une part des économistes à outrance qui croient résoudre tous les problèmes

  1. Voyez la Revue du 15 novembre 1865.