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Page:Revue des Deux Mondes - 1866 - tome 65.djvu/929

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ÉTUDES
SUR
L’ALLEMAGNE NOUVELLE


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I

LES DROITS ET LES DEVOIRS DE LA PRUSSE.


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Tout n’est pas fini au-delà du Rhin. La lutte sanglante a été aussi courte que terrible ; la guerre des idées sera longue. Quelles que soient l’attraction de la force et la fascination de la victoire, il est impossible que la vieille Allemagne disparaisse sans jeter un cri. Sera-ce un cri de douleur, d’effroi, de regret, ou simplement un cri de surprise, d’une surprise à laquelle doivent succéder chez le plus grand nombre la joie et l’espérance ? Voilà ce que nous voudrions examiner ici avec une impartialité scrupuleuse. Des intérêts de toute sorte sont en cause dans ce grand renouvellement de l’Allemagne au premier rang, les intérêts de la politique internationale et les intérêts de ce nouveau droit des peuples qui n’est autre chose que l’immortel esprit de la révolution française. Quelles sont à ce point de vue les conditions de succès pour la future Allemagne ? Quels sont aussi en conséquence les devoirs imposés à la fière et robuste nation qui tient aujourd’hui entre ses mains les destinées de la commune patrie ? Il est incontestable d’une part que la Prusse, des puis plus d’un demi-siècle, même sous les gouvernemens les plus rétrogrades, a toujours représenté les idées modernes au sein de