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tion, dite courrier de province, est la plus considérable; en outre elle est la plus importante, puisque c’est par elle en général qu’arrivent les lettres d’affaires; elle est donc toujours impatiemment attendue, et il a fallu redoubler d’activité pour satisfaire aux exigences du public. Mettre un facteur de plus dans la salle du piquage est impossible, grâce à l’insuffisance du local, dont j’aurai à parler plus tard; le personnel qui l’occupe n’y est déjà que trop tassé et trop à l’étroit. Voici par quel procédé ingénieux on accélère cette première distribution sans encombrer l’hôtel des postes. Chaque facteur, en sortant de la salle où le tri s’est fait, emporte avec lui deux boîtes; à l’endroit précis où l’omnibus le dépose, il trouve un de ses camarades qui l’attend; il lui remet la boîte contenant les lettres qu’il doit distribuer, la feuille où sont portées les taxes qu’il doit percevoir, le carnet des chargemens dont il lui faudra demander reçu, et la tournée commence, se dédoublant pour ainsi dire elle-même et arrivant ainsi à être terminée à l’heure normale où les affaires commencent.

Pour obvier à l’encombrement qui risque chaque jour de paralyser le départ du soir, auquel incombent naturellement les dépêches pour la province et l’étranger, l’administration s’est vue forcée de confier une partie du travail aux bureaux ambulans, qui dès trois heures de l’après-midi sont garnis de leurs agens et prêts à fonctionner. D’heure en heure et quelquefois plus fréquemment, selon les besoins du service, des fourgons partent de l’hôtel des postes et vont verser aux bureaux remisés dans les gares d’énormes quantités d’objets qui déjà ont subi le tri préalable d’une destination générale de ligne de chemin de fer. Les rapports journaliers de l’hôtel des postes avec les gares peuvent se résumer par deux cents voyages de fourgons, aller et retour. Les imprimés seuls représentent une moyenne de deux cent quarante-trois sacs plus larges et plus hauts que des sacs de blé. Le 1er et le 15 du mois, ce nombre est singulièrement dépassé. C’est sur des crochets, dans des voitures à bras, dans des tapissières que les recueils périodiques, les brochures, les journaux, sont apportés. Chacun de ces imprimés exige autant de soins, de manipulations, de formalités qu’une lettre; de plus ils tiennent beaucoup plus de place, risquent d’être détériorés par des froissemens trop brusques et nécessitent par conséquent des précautions plus minutieuses. Toute la préoccupation de l’administration est de désencombrer l’hôtel des postes et d’alimenter le travail que les six employés de chaque bureau ambulant sont chargés de faire. Aussi on porte réglementairement aux gares à trois heures les imprimés, à quatre heures les paquets pour la province et l’étranger déjà recueillis dans les levées de la journée. A cinq