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l’entretien du feu, pour les hôpitaux, où la température doit être maintenue du soir au matin à un degré modéré, et où le chauffage de nuit serait une sujétion pénible et coûteuse, des réservoirs d’eau chaude d’une capacité considérable suffisent à combattre un refroidissement trop sensible dans la saison la plus rigoureuse. Il faut remarquer encore que c’est un chauffage doux, tempéré et salubre. L’eau qui bout dans une chaudière ouverte ne dépassant pas la température de 100 degrés, les tuyaux dans lesquels elle circule ne donnent plus que 50 ou 60 degrés à une certaine distance du foyer. Il n’y a pas sur leur parcours de surface métallique chauffée au rouge ni de courans d’air brûlans, ce qui est un grave inconvénient des appareils à air chaud. Par compensation, on peut reprocher à ce système d’exiger un long réseau de tuyaux de conduite qu’il est difficile déloger dans les murs et les planchers de l’édifice, à moins que l’architecte n’en ait ménagé la place au moment de la construction. Il y a encore à craindre qu’il ne se produise des fissures par où l’eau chaude inonderait les maisons. Après tout, ces défauts ne sont pas sans remède. Les nombreuses applications que le chauffage à l’eau chaude a reçues depuis quelques années prouvent jusqu’à l’évidence que le système est bon. Quand on voit d’immenses bâtimens, tels que ceux de la prison Mazas, chauffés par un seul foyer, on est forcé de convenir que les appareils de ce genre sont bien puissans, et qu’au fond ils simplifient d’une façon incontestable la construction et le service intérieur des vastes établissemens.

Voilà les principes essentiels sur lesquels sont basés les grands appareils de chauffage, — et par suite de la corrélation intime qui existe, ainsi qu’on l’a vu, entre le chauffage et la ventilation, ces appareils sont toujours disposés de telle sorte que l’air qu’ils fournissent soit puisé au dehors. Ce sont des courans d’air pur et chaud qu’ils font circuler à l’intérieur des appartemens. Il reste maintenant à voir comment ils varient d’un édifice à l’autre, suivant la disposition des lieux et les besoins des personnes qui les habitent.

Les églises contiennent en général une masse d’air si considérable, grâce à l’élévation des voûtes, qu’il est inutile de les ventiler, si ce n’est par certaines journées où l’affluence des fidèles est plus considérable que d’habitude. Encore suffit-il pour ces circonstances exceptionnelles de ménager quelques ouvertures dans les vitraux qui laissent pénétrer la lumière. L’immense capacité des nefs en eût rendu le chauffage très difficile, pour ne pas dire impossible, avant que l’on ne connût les puissans appareils dont il vient d’être question. Il y a en effet bien des causes de refroidissement : d’abord la surface très étendue des fenêtres à travers lesquelles la chaleur se perd, même quand elles sont bien closes,