Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 69.djvu/617

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE
METAYAGE ET LA CULTURE
DANS LE PERIGORD

VOYAGE AU CHATEAU DE MONTAIGNE.

C’est au sein de nos populations rurales qu’on peut le mieux étudier les problèmes si divers et si complexes que leur état soulève aujourd’hui, et qui intéressent si vivement la prospérité agricole et la richesse générale du pays. On s’en ferait difficilement une idée exacte, si l’on ne connaissait pas la vie journalière, les besoins, les ressources, les mœurs des familles. Sous ce rapport, il ne nous paraît pas indifférent, surtout au lendemain de l’enquête agricole, de considérer et de décrire un groupe considérable par le nombre des individus qu’il englobe, curieux par les circonstances singulières dont il est environné, celui des métayers du Périgord. A dire vrai, nous ne faisons ainsi que poursuivre sur un terrain nouveau un ordre d’études économiques et morales dès longtemps commencées dans la Revue sur les conditions du travail et sur l’existence des familles ouvrières dans les différentes régions de la France. Après avoir examiné en dernier lieu de quelles ressources était redevable à l’industrie proprement dite une tribu placée sur un sol presque infécond comme les plateaux et les ravins du Jura[1], nous voudrions vérifier quel est le résultat du travail des champs

  1. Voyez dans la Revue du 15 juin 1864, le Jura industriel.