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qui ont à supporter une forte pression, l’érable, dont l’ébénisterie fait un usage si fréquent. La collection se complète par une série d’échantillons de bois de chauffage, de charbons, de résines, etc. Enfin un magnifique herbier forestier, exposé par M. de Gayffier, sous-chef de l’administration centrale des forêts, renferme les spécimens photographiés des feuilles, fleurs et fruits de toutes les essences croissant en France. Comment ces essences sont-elles distribuées sur le sol ? C’est ce que nous examinerons plus loin, quand nous parlerons de la carte forestière dressée par M. Mathieu. Nous allons d’abord dire un mot des instrumens et des procédés d’exploitation que renferme l’exposition.


III

Si les collections nous donnent une idée de la végétation des différentes contrées et des richesses qu’on y rencontre, les instrumens, les procédés de culture, nous montrent le degré d’importance qu’on attache à la production ligneuse et les moyens de la perfectionner. Il importe peu qu’un pays soit, comme le Brésil, couvert des essences les plus précieuses, si l’on ne peut les utiliser, et s’il faut brûler les forêts pour mettre le sol en valeur ; mieux vaut encore n’avoir, comme la France, que des bois communs et savoir par la culture en faire une source de revenus et un des élémens de la richesse publique. Nous pouvons, en parcourant la galerie des machines et l’exposition de Billancourt, juger jusqu’à un certain point des progrès réalisés dans cette direction. Parmi ces engins et ces procédés, les uns nous indiquent les moyens d’obtenir des arbres plus droits et mieux conformés, les autres nous révèlent des modes d’exploitation plus expéditifs et plus parfaits. Mentionnons en première ligne le système d’élagage de MM. de Courval et des Cars.

Lorsque les arbres sont abandonnés à eux-mêmes, on sait qu’il se développe le long du tronc une série de branches adventives qui absorbent la sève au détriment de la cime et empêchent par conséquent la plante de croître en hauteur. Dans les futaies, où les arbres sont en massif serré, cet inconvénient n’est pas à craindre, aucune branche latérale ne trouvant l’espace suffisant pour se développer ; mais il n’en est pas de même dans les plantations urbaines et dans les taillis sous futaie, où les arbres, isolés, sont livrés à eux-mêmes. On a donc de tout temps cherché à supprimer par l’élagage ces branches latérales, de façon à donner aux arbres un port convenable et bien proportionné. Dans le principe,