Page:Revue des Deux Mondes - 1867 - tome 71.djvu/623

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

facultative, est devenue obligatoire. Tous les agens doivent en faire partie et verser de ce chef 1 pour 100 de leur traitement mensuel. La compagnie s’impose de son côté un sacrifice égal, et le produit des amendés est aussi destiné à alimenter cette caisse. On peut ainsi payer pendant deux mois aux agens malades une indemnité égale à la moitié de leur traitement. Au bout de deux mois, si la : maladie se prolonge, l’administration statue. En cas d’incapacité définitive de travail, on rend à l’agent tout ce qu’il a versé en y ajoutant la somme correspondante accordée par la compagnie. Les opérations de la caisse de prévoyance n’embrassent qu’une année ; le compte des recettes et dépenses est balancé à la fin de chaque exercice, et le solde remis à la caisse des retraites.

Les employés de la compagnie de l’Est ont formé en 1865 à la Villette une société civile alimentaire qui se dirige elle-même. La cotisation est de 50 francs une fois versés, et le but est de procurer aux associés les denrées au meilleur marché possible. Des sociétés semblables rendent de grands services ailleurs, notamment à Épernay et à Mulhouse. De son côté, moyennant une retenue sur le traitement, la compagnie de l’Est, comme toutes les autres, habille à bon marché ses agens commissionnés.

Dans la compagnie de l’Ouest, on retrouve les mêmes combinaisons avec des chiffres différens, c’est-à-dire une caisse de retraite et une caisse de secours. La caisse de retraite est alimentée par une retenue de 3 pour 100 sur les traitemens, obligatoire seulement jusqu’au traitement de 4,000 fr. ; elle est entièrement subordonnée à l’organisation de la caisse de la vieillesse fondée par l’état. La société de secours mutuels formée par tout le personnel non classé s’administre elle-même et s’alimente par une retenue obligatoire de 2 pour 100 au plus du salaire. La compagnie intervient pour une somme égale. Les règlemens de la compagnie de l’Ouest remontent à 1857 ; des réformes sont en ce moment à l’étude.

De toutes les compagnies françaises, c’est celle du Midi qui présente le plus grand nombre d’institutions de bienfaisance en faveur du personnel qu’elle occupe. L’administration a communiqué à ce sujet une note intéressante à la commission de l’exposition universelle de 1867, chargée d’apprécier les mérites du patronage industriel. Depuis son origine, la compagnie a successivement créé une caisse de retraite, une caisse de prévoyance, des assurances sur la vie, un magasin de comestibles, un magasin d’habillement, un réfectoire, l’école de Morcenx ; enfin elle a inauguré diverses mesures pour augmentation de salaires, transports gratuits, travaux accessoires réservés aux femmes et enfans, fondation de bourses, établissement de primes. La caisse de retraite a été organisée de manière