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à pouvoir assurer, avec une retenue de 3 pour 100 sur le traitement annuel, une pension égale à la moitié du traitement moyen des dix dernières années à cinquante-cinq ans d’âge et après vingt-cinq ans de service. Après quinze ans de service, les agens peuvent déjà jouir d’une retraite du quart de leur traitement. La caisse de prévoyance est constituée sur le mode ordinaire ; elle a fourni dans quelques cas le moyen d’exonérer des fils d’ouvriers du service militaire.

La mesure la plus nouvelle et la plus digne d’éloges est assurément celle qui a pour but d’encourager la constitution d’assurances sur la vie. Au moyen d’une subvention fixe réservée aux agens dont le traitement est inférieur à 2,400 fr. et distribuée comme prime d’encouragement, la compagnie a pu, en peu de temps, déterminer la souscription de polices d’assurances pour un capital de 850,000 fr. Les magasins de comestibles et d’habillement de la compagnie du Midi présentent des résultats supérieurs à ceux de la compagnie d’Orléans. Les ventes s’élèvent comparativement à un chiffre plus élevé. En 1865, la vente des denrées a atteint 545,000 fr. ; celle des objets d’habillement 347,000. Ce qui complète le bienfait de ces créations, c’est le privilège de la confection des habits réservé aux femmes d’ouvriers : 312 couturières ont été employées au vestiaire en 1865. Le nombre des femmes occupées à titres divers était de 1,575, et le taux du salaire s’est élevé pour elles à 333,584 francs. Le réfectoire de Bordeaux a donné comme celui d’Ivry les meilleurs résultats. 240 ouvriers prennent leurs repas ensemble : le grand fourneau de la cuisine peut préparer 600 dîners. Pour arriver à cette distribution économique, qui permet à l’ouvrier de consommer ou d’emporter chez lui des vivres qui lui coûtent 25 pour 100 de moins que partout ailleurs, la compagnie ne s’est pas bornée à s’approvisionner en gros ; elle a établi une boucherie à côté du réfectoire. En onze mois, l’étal avait abattu 227 têtes de bétail pesant 6,375 kilos, et acheté aux bouchers de Bordeaux 10,611 kilos de viande. L’école de Morcenx, à la jonction des lignes de Bayonne et de Tarbes, offre au nombreux personnel relégué dans les landes des moyens d’instruction pour les enfans. Nous n’avons pas à nous appesantir sur les transports gratuits, supplémens de salaires, distributions de primes instituées par la compagnie. L’acte dont le personnel s’est montré le plus satisfait est la fondation en faveur des fils d’employés les plus méritans de quatre bourses ou de huit demi-bourses au lycée de Mont-de-Marsan, récemment affecté à l’enseignement spécial.

En dehors de ces institutions établies par les grandes compagnies, il s’est formé le 1er avril 1867 une association libre des