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compagnies des chemins de fer ont sur ce point suivi le courant de l’opinion. Les statuts de la Sud-Bahn ou compagnie austro-italienne des chemins lombards et de la société des chemins de fer de l’état sont dictés par l’esprit qui a inspiré les règlemens français, qu’ils dépassent toutefois en générosité. Dans la Sud-Bahn, après cinq ans de service, l’employé, a droit à une retraite qui s’élève à 30 pour 100 de son dernier traitement, laquelle s’augmente de 2 pour 100 par chaque année en plus ; après quarante ans de service, la retraite égale le traitement lui-même. Cette règle néanmoins n’est applicable qu’aux traitemens de 6,000 francs et au-dessous. La veuve d’un employé, pourvu que le mariage ait duré trois ans et que le mari ne l’ait pas contracté à plus de cinquante ans, reçoit dans tous les cas la moitié de la pension qu’aurait eue son mari. Chaque enfant reçoit 10 pour 100 ; mais la totalité des pensions de la veuve et des enfans ne doit pas dépasser 75 pour 100 de la pension de l’employé. Quant aux orphelins, ils ne peuvent toucher plus de la moitié de ce qu’aurait eu leur père. La compagnie des chemins lombards pourvoit à ces dépenses par une retenue obligatoire de 3 pour 100 sur les traitemens, et elle double de ses propres fonds le montant des ressources ainsi obtenues ; en retour, elle administre elle-même la caisse des retraites.

La société autrichienne des chemins de fer de l’état a créé en faveur de son personnel une caisse de retraite pour les employés, une caisse de secours et de pensions pour les ouvriers, des associa-lions d’assurances sur la vie, des magasins de comestibles et, de vêtemens, enfin elle subventionne le culte et l’instruction publique dans le banat de Temeswar, où elle possède de grandes propriétés territoriales et minières. Toutes ces institutions existaient avant 1855, quand les chemins de fer de Hongrie et de Bohême appartenaient à l’état ; la nouvelle compagnie austro-française les a refondues dans un sens plus administratif et en a pris la direction. La caisse des retraites est alimentée comme à la Sud-Bahn ; elle ne paie de pension qu’après huit ans de service ; la pension, qui est de 31 pour 100 du traitement moyen, s’accroît de 2 pour 100 par chaque année de service et peut s’élever jusqu’à 75 pour 100 après trente ans. Dans la plupart des autres compagnies, la Nord-Bahn, la West-Bahn, le maximum de la pension s’élève, comme dans la Sud-Bahn, à l’intégralité du traitement, mais seulement après quarante ans de service. Les veuves et les orphelins sont aussi très libéralement traités par ces sociétés : les veuves jouissent des deux tiers de la pension de leurs maris, et les orphelins peuvent recevoir jusqu’à dix-huit ans une pension égale à celle qu’aurait touchée leur mère. En 1866, la caisse des pensions de la société autrichienne servait près