Page:Revue des Deux Mondes - 1868 - tome 73.djvu/782

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’en empêche,
Avec son gros perroquet.

Le cher abbé Métastase,
Dont la phrase
S’épanouit en jets d’eau,
Professeur doux et paterne,
Qu’on gouverne
En écoutant son rondeau.

Haydn, tête un peu falote,
Qui grelotte,
Et qu’un soir à l’Opéra,
L’impératrice, en sa loge,
Comme un doge,
De son hermine entoura !

Ainsi Marie-Antoinette,
Dans sa tête,
Évoque un passé plus doux.
La sonate lui réplique.
O musique,
Ce sont bien là de tes coups !

L’illusion se prolonge,
Et le songe
Durait encor, quand soudain
Une voix sauvage et prompte,
Et qui monte
De quelque coin du jardin,

Crie : « A bas l’Autrichienne ! »
C’était Vienne,
C’est Versailles maintenant…
« Où s’égarait, insensée,
Ma pensée,
Se dit-elle en frissonnant !

Je suis la reine de France ! »
L’espérance
Brille encor dans son regard,
Et, se levant, elle touche
De sa bouche
Le front du petit Mozart.

Mais de ses beaux yeux sans tache
Se détache