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LA
SCIENCE DES RELIGIONS
SA METHODE ET SES LIMITES

IV.
LA DIVERSITE DES RELIGIONS[1]

La théorie des religions peut être regardée comme définitive à l’heure où nous sommes. L’observation de faits historiques, dont le nombre est aujourd’hui incalculable, jointe aux plus simples données de la philosophie, nous les montre se résolvant à l’origine dans une unité dont nous ayons présenté la formule. Rappelons en quelques mots les principaux élémens de cette théorie.

Le mouvement, la vie, la pensée, voilà les trois phénomènes universels dont nos ancêtres ont cherché l’explication. Ils ont commencé par le mouvement, dont le soleil leur a semblé être le centre et le principe. Le feu ou la chaleur, dans ses manifestations variées, a été pour eux l’agent cosmique et terrestre du soleil. Le vent, c’est-à-dire l’air en mouvement, a été la condition sans laquelle ces manifestations ne peuvent durer ni même se produire. Concevant ces trois choses comme des agens universels, ils les ont identifiées, ils ont vu en elles une force unique à trois faces

  1. Voyez la Revue du 15 avril 1868.