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stimuler tous les efforts : c’est l’amélioration des diverses races de bétail, et non point un changement radical, lequel soulèverait plus d’une objection. Il faudrait surtout s’accoutumer à mieux soigner les animaux durant le premier âge, condition essentielle presque universellement méconnue. On ne s’inquiète guère que des bœufs, envers lesquels on ne croit jamais montrer trop de sollicitude. C’est bien ; mais on devrait penser aussi un peu aux autres botes de l’étable. La basse-cour serait également susceptible de larges et précieux développemens. En présence du renchérissement qu’ont éprouvé les divers produits qu’elle fournit, on ne songe pas assez au supplément de revenu qu’on y pourrait conquérir. En fait d’engrais, on a toujours peur d’en dépenser trop, tandis qu’on devrait craindre de n’en pas employer assez. Tout en reconnaissant que la terre rend en proportion de ce qu’on lui donne, on agit comme si on ignorait cette grande loi de la production agricole. On s’entend mieux à porter sur chaque terrain le genre d’amendemens qui lui convient. Auprès du littoral, on utilise fort avantageusement les goémons ou varechs et le sable vaseux de la mer, qui, déposé sur le fumier d’étable, en augmente singulièrement les propriétés fécondantes. Au sujet de ce dernier agent, on s’est demandé dans le pays s’il ne serait pas possible, à l’aide de quelque opération simple et peu coûteuse, d’en tirer la substance utile sous une forme réduite, ce qui étendrait la zone où l’on peut le transporter. Le goémon n’est pas toujours à la disposition du cultivateur, même auprès des côtes. Croissant sur les roches sous-marines, il faut qu’il en soit détaché par les tempêtes ou par de fortes bourrasques avant d’être poussé vers le rivage où il est recueilli.

Conseils patiens, exemples répétés, ces causes premières des progrès accomplis restent bien, en dernière analyse, la meilleure garantie des améliorations ultérieures. Les modèles à suivre, les initiatives à imiter, tireraient du développement de l’enseignement agricole un secours inappréciable. Aussi les vœux de l’agriculture se dirigent-ils aujourd’hui vers ce but dans la région de la Basse-Loire comme ailleurs. On n’a, pour se convaincre de cette universelle tendance, qu’à prêter l’oreille aux discussions qui s’engagent dans les réunions d’agriculteurs, on n’a qu’à lire les documens qui se publient, y compris les volumes de l’Enquête agricole. C’est partout la même manifestation. Partout aussi les hommes expérimentés comprennent que les institutions les plus simples, les plus rapprochées des populations, valent infiniment mieux pour propager les notions utiles que les grandioses et coûteux établissemens, toujours trop facilement entraînés vers la théorie pure. L’école primaire d’abord peut fournir un très utile concours pour l’essor des connaissances élémentaires et usuelles, dont la néces-