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41 millions à consacrer à des dépenses dont la plus grande partie était faite déjà ou engagée. — : C’est en portant à 250 millions seulement le solde de 215 millions à fournir par l’emprunt de 1869, en convertissant les bons de la caisse des travaux en bons de la caisse municipale, que M. Haussmann comptait faire face aux besoins de ce modeste budget extraordinaire.

La situation relevée par M. Chevreau lui a commandé des mesures plus larges. Les recettes et les dépenses s’élèvent à la somme de 324 millions, et, au lieu d’un supplément d’emprunt de 30 à 40 millions seulement, c’est un nouvel et véritable emprunt de 250 millions qu’il demande au corps législatif. Dans ce système, la ville ne rembourserait plus au Crédit foncier le solde des bons de délégation ; le nouvel emprunt servirait à payer en 1870 le découvert de 1869, ainsi que les travaux déjà engagés, et à fournir pour les exercices suivans le moyen de continuer des entreprises commencées, dont les unes, comme les grands percemens, intéressent tout le monde, dont les autres constituent les améliorations indispensables dues aux communes annexées. — De cet emprunt, le budget de 1870 absorberait à lui seul 113 millions. Le nouveau préfet ne comprend plus dans les recettes l’excédant du budget ordinaire que pour 35 millions, et le produit des ventes de terrains que pour 8 millions au lieu de 25. Il porte aussi à l’actif et au passif ce qui a trait à l’entrepôt de Bercy, ajoutant que les dépenses de cette entreprise, qui peut s’élever à 40 millions, seront fournies ou par un concessionnaire ou par un emprunt spécial. Or il paraît assez douteux jusqu’à présent que le dernier traité pour la construction d’un entrepôt soit approuvé par le corps législatif, et le budget de la ville pourrait encore de ce chef éprouver un mécompte.

Quoi qu’il en soit, la chambre ne peut manquer de voter les moyens nécessaires pour que Paris tienne tous ses engagemens ; mais dans le rapport de M. Chevreau nous tenons à relever une confusion de termes qui peut contribuer à nourrir, et ce serait un grand mal, les illusions du passé. En récapitulant toutes les charges auxquelles, dans un délai de sept années, la ville devra pourvoir, et qui, en sus de ses dépenses ordinaires s’élèvent à 842 millions, le nouveau préfet établit que l’excédant des ressources annuelles, dans la même période de temps, doit monter à 602 millions. Avec 62 millions de ventes de terrains, 10 millions de taxes de pavage et 250 millions du nouvel emprunt, on aura ainsi un total de 924 millions, sur lesquels on trouvera un boni de 82 millions, soit une moyenne de 11 millions 1/2, que des combinaisons financières en ce moment à l’étude permettront d’appliquer « aux grandes entreprises déjà commencées et à un ensemble de travaux complémentaires dont la