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LA LIBERTÉ
DE
L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
EN BELGIQUE

La France va proclamer la liberté de l’enseignement supérieur. Une commission a été nommée pour étudier la question. Cette commission a voulu connaître la législation des pays étrangers sur cette matière, et la Belgique a, paraît-il, appelé particulièrement son attention[1]. Il y a pour cela deux raisons. D’abord le parti qui a réclamé le plus bruyamment la réforme des lois qui règlent l’enseignement supérieur a pris depuis longtemps pour mot d’ordre la liberté comme en Belgique. En second lieu, comme aucun pays ne ressemble autant à la France sous le rapport des mœurs, des lois, de l’état social tout entier, il est plus facile et plus sûr de déduire des conclusions des résultats obtenus en Belgique que des faits observés partout ailleurs. Ce petit royaume, soumis pendant vingt ans à la législation française, en a conservé le droit civil ; mais il a profondément modifié son droit politique, en prenant plutôt les États-Unis pour modèle, comme semble vouloir le faire la France maintenant. C’est pour ce motif qu’il peut être utile de montrer les difficultés et les débats auxquels l’établissement de la liberté de l’instruction supérieure a donné lieu en Belgique.

  1. J’ai eu l’honneur d’être appelé par la commission, mais, à mon grand regret, je n’ai pu me rendre à la séance où j’étais convoqué. Cette étude résume les faits que j’aurais pu faire connaître et complète ceux que M. Albert Duruy a déjà exposés dans la Revue du 1er février.