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LES
ANCIENS CLIMATS

I. Recherches sur le Climat et la Végétation du pays tertiaire, par M. Oswald Heer, trad. par M. Ch.-Th. Gaudin. Zurich 1861. — II. Flora fossilis arctica, von O. Heer. Zurich 1868. — III. Miocène baltische flora, von Dr Oswald Heer. Königsberg 1869. — IV. Influence des lois cosmiques sur la climatologie et la géologie, par M. H. Le Hon. Bruxelles et Paris 1868. — V. Histoire de la Création, exposé scientifique des phases de développement du globe terrestre et de ses habitans, par H. Burmeister, traduite par E. Maupas, revue par M. le professeur Giebel. Paris 1870.

L’homme n’a pas encore foulé toutes les parties du sol terrestre ; qu’il s’avance vers les pôles ou qu’il gravisse l’Himalaya, il s’arrête à la fin devant l’obstacle, jusqu’ici insurmontable, que lui oppose le climat, rendu excessif par le froid. L’eau convertie en blocs solides, ou devenue une poussière inerte, rend inaccessibles les points qu’elle occupe dans cet état. Sans eau, aucune vie n’est possible ; toutefois, pas plus que l’eau, la vie ne disparaît brusquement. Sur les limites indécises qui bornent son domaine, elle lutte avec énergie, quoique avec peine, elle se cramponne aux parois abritées de certaines roches, elle se glisse jusque dans la neige fondante avec le protococcus ; en un mot, elle se montre partout où le milieu liquide reparaît au moins par intervalles, mais elle s’évanouit inévitablement avec lui. Chargé de glaces permanentes aux pôles et sur la cime des grandes chaînes, le globe, malgré l’énergie vitale qui se manifeste à sa surface, ressemble à un corps dont les extrémités seraient blanchies et paralysées par l’âge. Pour le croire doué des attributs d’une éternelle jeunesse, il faudrait ne pas lever les yeux trop haut ou ne pas les fixer trop loin ; il faudrait surtout se garder