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que 152 ; l’annuité qui lui sera remise montera donc de 13 à 19 millions. L’emprunt de 350 millions, la dette flottante de 109 millions, exigeront une allocation qu’il n’est pas téméraire de porter à 24 millions ; ce serait donc environ 30 millions qu’il faudrait ajouter aux chiffres ci-dessus.

Est-ce tout, et en pareille matière n’y a-t-il pas encore lieu de craindre une de ces surprises dont l’histoire financière de la ville a donné tant d’exemples dans ces dernières années ? Nous n’avons pas besoin de dire qu’il faudra, sous une forme ou sous une autre, trouver les ressources qui manquent encore pour des travaux aussi nécessaires que la distribution des eaux et que l’amélioration des égouts, pour la construction des écoles et des églises ; mais il est une dépense qui mérite une mention particulière, parce qu’elle exigera un emprunt spécial ou une garantie d’emprunt : nous voulons parler de l’entrepôt de Bercy. L’an dernier, nous avons expliqué comment, pour acquitter une promesse faite lors de l’annexion des communes suburbaines, le préfet avait dû substituer à l’entrepôt libre et fictif des liquides un entrepôt réel où les vins pourraient être déposés, afin de ne payer les droits d’entrée qu’au fur et à mesure de la consommation. On espérait alors que des concessionnaires se chargeraient de tous les frais moyennant un droit de magasinage, et la création de l’entrepôt de Bercy ne figurait au budget que pour mémoire. Déjà une compagnie s’était présentée et avait versé un cautionnement de 15 millions dont la caisse des travaux s’était empressée de profiter ; pour éviter la hausse des terrains, déjà l’administration avait acheté pour 13 millions d’immeubles qu’elle se flattait de rétrocéder au concessionnaire. Il s’agissait d’une entreprise que M. Haussmann avait évaluée à 40 millions, et M. Chevreau à 70 ou 80 millions. Il paraît que ce qui était dû comme cautionnement a été remboursé ; mais les travaux commencés, les immeubles acquis, et surtout la construction à faire, comment veut-on y pourvoir ? Même en laissant de côté provisoirement cet article à inscrire à nouveau dans la dette municipale, l’annuité à payer en 1872, pour intérêt et amortissement de capital, ne serait pas inférieure à 110 millions, si l’emprunt nouveau était versé en totalité ; avec des versemens échelonnés, elle atteindra bien 100 millions.

Les plus importans services, après celui de la dette, sont ceux de la bienfaisance, de l’instruction publique et de l’édilité. Le premier entrait dans le budget ordinaire de 1870 pour 20 millions, le second pour 7, le dernier pour 80. Quelque réduction qu’on leur fasse subir, il est bien difficile de ne pas allouer 15 millions à l’assistance et 50 millions à l’édilité, d’autant plus que les travaux d’entretien spécialement coûteront plus cher par cela même qu’ils