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importante réforme a été amenée peu à peu par les besoins du service. L’organisation était en principe la même que celle qui existe en France ; mais le règlement prussien de 1852 sur le service de santé renfermait cette clause : « si des considérations de service à l’intérieur de l’hôpital font regarder comme désirable le traitement des malades par les médecins supérieurs des troupes auxquelles les soldats appartiennent, le médecin-général de l’armee-corps pourra prendre à cet égard les décisions convenables. Dans la pratique, l’exception devint bientôt la règle, et l’ordonnance du ministre de la guerre en date du 22 janvier 1868 n’a fait que la rendre légale. Les mesures prescrites le 12 février 1868 par le médecin en chef de l’année en vertu de cette ordonnance ont eu pour résultat une nouvelle organisation. « Dans tous les hôpitaux militaires de garnison destinés au service de plus de deux bataillons ayant avec eux leurs médecins militaires supérieurs, les malades sont à l’intérieur de l’hôpital répartis par service. En général, ces services sont au nombre de trois : 1°. chirurgie, 2° médecine, 3° ophthalmologie, syphilis, galle. Le nombre des services peut être augmenté par des subdivisions. » Le médecin-général de l’armee-corps désigne parmi les médecins supérieurs attachés aux régimens composant la garnison ceux qui devront être chargés de ces services en qualité de médecins traitans. Ils conservent ces attributions au moins un semestre. Ils ne sont pas pendant cette période déchargés de leurs fonctions auprès des corps de troupes, mais ils doivent autant que possible ne pas être chargés de services à l’extérieur de la caserne, tels que les manœuvres, les excursions militaires. Les aides-majors devant être attachés à l’hôpital sont également désignés par le médecin-général du corps ; mais leur répartition dans les salles appartient au membre médical de la commission hospitalière. Ils sont considérés comme étant de service commandé à l’hôpital, et on évite de les en distraire par d’autres devoirs. La répartition dans les salles des aides hospitaliers et des gardes-malades appartient également au membre médical de la commission. Il en résulte que pendant la paix il n’y a pas en Prusse de séparation entre le service médical des corps de troupes et celui des hôpitaux. Pendant la guerre au contraire, cette séparation est de nécessité ; nous verrons qu’elle existe lorsque nous étudierons le service de santé de l’armée prussienne sur le champ de bataille.

Pendant mon séjour à Berlin en 1864, j’ai pu observer le fonctionnement du service en temps de paix en accompagnant fréquemment un de nos collègues dans la visite qu’il faisait à la caserne des uhlans dont il était le médecin, et de là au Garnison-Lazareth, où il soignait ceux de ces hommes dont l’état plus sérieux avait exigé le transfert à l’hôpital, et je dois dire que cette organisation