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Bruxelles, d’autre part ceux du traité de Berne, pour réviser ces deux conventions. Elle résolut de les appeler à une même conférence et d’y faire participer les autres pays de l’Europe qui n’avaient encore pris part que fort indirectement au concert télégraphique. Des lettres de convocation furent adressées en conséquence à tous les gouvernemens européens; on n’excepta que celui de l’Angleterre, où les lignes télégraphiques appartenaient alors exclusivement à des compagnies privées.

Réunir autour d’une même table de conférence les représentans de tous les états de l’Europe, ce n’est encore qu’un demi-succès; il faut de plus que ces représentans s’entendent et arrivent à déterminer en commun une série de mesures utiles. Toutefois, sur le premier point, sur la réunion même des délégués, on n’était pas sans craindre un échec. Tous les états attacheraient-ils au but même qu’on leur proposait assez d’importance pour se faire représenter à Paris? ne trouverait-on pas chez quelques-uns une négligence qui paralyserait l’entente générale? n’y avait-il pas d’ailleurs des motifs qui empêcheraient certains gouvernemens de vouloir que leurs envoyés siégeassent côte à côte? Heureusement ces appréhensions n’étaient pas fondées; les délégués furent exacts au rendez-vous. Voilà donc les représentans de l’Europe entière assemblés pour régler un grand objet d’utilité commune. Les solutions qu’ils ont adoptées sur l’ensemble du service télégraphique sont telles que cette première réunion a eu des effets décisifs. Elle a fait une œuvre durable; on le verra par les détails qui vont suivre.


II.

La conférence de Paris se réunit pour la première fois le 1er mars 1865 à l’hôtel du ministère des affaires étrangères; les états suivans y étaient représentés : l’Autriche, la Bavière, la Belgique, le Danemark, l’Espagne, la France, la Grèce, la ville libre de Hambourg, l’Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la Prusse, la Russie, la Suède et la Norvège, la Suisse, la Turquie et le Wurtemberg. Les délégués du grand-duché de Bade, de la Saxe et du Hanovre vinrent prendre séance au cours de la conférence. à ne manquait donc à la réunion européenne que l’Angleterre, qui, pour le motif déjà dit, n’avait point été convoquée. Les plénipotentiaires de l’état pontifical n’avaient pas voulu venir s’asseoir à côté de ceux de l’Italie; cependant le cardinal Antonelli avait fait savoir qu’il adhérait par avance aux décisions que prendrait l’assemblée.

On remarquera d’ailleurs que la Prusse ne participait à la conférence qu’en son propre nom et ne représentait plus, comme elle le