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que dans la mesure nécessaire pour éclairer les résultats obtenus et pour montrer le succès de la tentative qui nous intéresse. La convention télégraphique signée à Paris le 17 mai 1865 entra en vigueur le 1er janvier 1866. L’œuvre était double; elle comprenait un traité destiné à être révisé diplomatiquement en 1868 et un règlement-annexe que les différens offices avaient le pouvoir de modifier en se concertant entre eux. Une administration spéciale restait chargée de la correspondance relative aux modifications à introduire dans le règlement; dévolue à l’office de l’état où s’était tenue la dernière conférence, cette fonction revenait, dans les années qui suivirent 1865, à l’administration française.

Elle la remplit en effet, mais en atténuant autant que possible ce rôle de direction ; elle borna son intervention à quelques cas d’absolue nécessité. Peut-être l’échec subi par la proposition qu’elle avait faite au sujet d’une assemblée centrale l’amenait-il à se désintéresser ainsi de la conduite des affaires. Ajoutons enfin que, pendant les trois années qui suivirent le traité de Paris, l’Europe fut agitée par des crises qui entravèrent le développement de l’industrie et du commerce et par conséquent celui de la télégraphie. Nous allons donc franchir tout de suite un intervalle de près de trois ans, et nous reporter d’une seule traite au milieu de l’année 1868. C’était l’époque qui avait été fixée pour la réunion de la prochaine conférence.

Le 12 juin 1868, les plénipotentiaires des états européens sont de nouveau groupés autour d’une table de délibération. La réunion a été convoquée par l’administration austro-hongroise, — car depuis le dernier traité l’empire d’Autriche est devenu l’Austro-Hongrie, — et c’est à Vienne qu’elle se tient. Les différens gouvernemens qui avaient signé le traité de Paris sont encore représentés à Vienne. Il y a cependant quelques changemens. Les puissances allemandes n’ont plus que quatre voix (Allemagne du nord, Bade, Bavière et Wurtemberg) par suite de l’agglomération qui s’est produite autour de la Prusse. En revanche, certains états, qui n’avaient pris part qu’indirectement à la convention de Paris, interviennent cette fois par des délégués spéciaux : ce sont la Roumanie, la Serbie, le Luxembourg, dont les intérêts n’avaient été défendus en 1865 que par les représentans de la Turquie et des Pays-Bas.

Deux nouveaux membres effectifs viennent grossir l’association : c’est, en premier lieu, l’administration britannique. Elle intervient non pas pour la télégraphie de la métropole, qui est encore entre les mains des compagnies privées, mais pour le réseau de la péninsule indienne, qui s’est maintenant rattaché aux lignes européennes.