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LE
DEPARTEMENT DES ESTAMPES
A LA BIBLIOTHEQUE NATIONALE

II.
LE CABINET DES ESTAMPES DEPUIS LE REGNE DE LOUIS XV JUSQU’A LA FIN DU XVIIIe SIECLE.[1]


I

Depuis le jour où, grâce au zèle et à l’influence de l’abbé Bignon, la Bibliothèque du roi s’était vu assurer la possession sans trouble des lieux dont on avait d’abord travaillé si activement à l’évincer, — depuis que, maîtresse à l’hôtel de Nevers d’elle-même et de la place, elle n’avait plus qu’à poursuivre au grand jour les travaux d’installation presque furtivement commencés, le cabinet des estampes, plus qu’aucun des autres départemens peut-être, se trouvait en présence de graves difficultés à résoudre et d’un arriéré considérable à régler. Non-seulement sa récente indépendance lui imposait le devoir de substituer, dans la théorie aussi bien que dans la pratique, des lois fixes aux usages ou aux expédiens qui avaient pu suffire jusqu’alors, mais, avant même qu’elle fût séparée du département des imprimés, la collection des estampes s’était accrue de certaines séries dont il avait fallu, en raison des circonstances, ajourner le classement ou tout au moins la communication au public. C’est ainsi qu’une belle et volumineuse suite de dessins de botanique, transportée depuis 1718 du palais de Versailles à la Bibliothèque, attendait encore vers 1724 qu’une place lui fût faite

  1. Voyez la Revue du 1er novembre.