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dans ces derniers temps sur cette partie du service. Voici les chiffres qui font connaître le nombre des différens véhicules affectés à l’exploitation en 1859 et 1869 :


1859 1869
Locomotives à voyageurs 1,712 2,273
— à marchandises 1,302 2,597
Voitures à voyageurs. 1re classe 1,398 2,449
— 2e classe. 2,618 3,972
— 3e classe 3,074 5,334
Wagons de service 3,015 4,575
— de marchandises 57,657 117,616
Total 67,762 133,946

Le chiffre des véhicules mis à la disposition des voyageurs et du commerce a doublé en dix ans ; de plus, la contenance des voitures et des wagons a été augmentée. En ne tenant compte que du nombre, on calcule qu’en 1859 il y avait 7 véhicules 48 centièmes par kilomètre exploité, et en 1869 un effectif de 7 véhicules 89 centièmes par kilomètre. L’accroissement, qui porte pour la plus forte part sur les wagons à marchandises, paraît donc peu sensible ; car la comparaison doit s’établir au moyen du nombre kilométrique. On a vu cependant que le trafic des voyageurs et surtout celui des marchandises ont augmenté dans de plus grandes proportions. En réalité, il y a eu d’importantes additions de matériel sur l’ancien réseau, les nouvelles lignes moins fréquentées et à voie simple n’exigeant pas le service des 7 véhicules par kilomètre qui ne représentent qu’une moyenne générale pour l’ensemble des deux réseaux ; d’un autre côté, les conditions du transport se sont régularisées et améliorées au profit des compagnies, qui ont su mieux utiliser leur matériel. Augmenter la puissance des locomotives, diminuer autant que possible le vide dans les wagons, et réduire au minimum le poids mort, tel est le but que doit se proposer une exploitation habile. Si l’on examinait en détail la statistique du matériel pour chaque compagnie, l’on observerait des différences plus ou moins considérables, analogues à celles qui ont été signalées plus haut dans les chiffres du personnel et provenant sans doute des mêmes causes. Nous devons nous borner à indiquer les résultats d’ensemble, qui montrent à quel degré l’exploitation se perfectionne en tirant un meilleur parti des instrumens de transport. Ces perfectionnemens profitent aux compagnies, qui ménagent leur capital et travaillent à moins de frais ; ils profitent également au public, ces économies permettant d’accorder des diminutions de tarifs.

Cependant le bénéfice disparaîtrait en partie, s’il était établi que pour réduire leurs dépenses les compagnies n’entretiennent pas un