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l’une de ces cérémonies religieuses dont les vieilles peintures murales nous ont conservé l’image.

L’eau douce manque dans la région littorale de Pico ; l’eau de pluie s’infiltre immédiatement dans un sol poreux et crevassé, et ne forme de source un peu abondante qu’en des points recouverts ordinairement par la mer. En plusieurs endroits, on lave le linge à marée basse dans l’eau qui remplit des trous faits dans le sable de la plage. Les citernes sont fort rares, et. les habitans de la plupart des villages de l’île ont pour toute boisson une eau très saumâtre, qui provient de puits peu profonds creusés à une petite distance du rivage. Il existe sur le plateau qui s’étend au centre de l’île, à l’est du pic, quelques petits lacs dont l’eau pourrait être conduite, sans grands frais, dans les villages les plus rapprochés ; mais jusqu’à ce jour l’attention de l’administration du district ne s’est pas portée de ce côté. La zone centrale, qui est en réalité la partie riche et fertile de l’île, est complètement déserte et à peine accessible par de rares sentiers.

A Pico, aussi bien qu’à Fayal, il serait indispensable de donner une impulsion plus rapide à la confection des routes et aux travaux entrepris pour assurer l’arrivée de l’eau douce dans les lieux les plus habités. Le projet d’un môle destiné à transformer la rade d’Horta en un port bien abrité ne peut manquer d’être réalisé dans un avenir prochain, mais il devra être complété par la construction d’un lieu d’embarquement disposé sur la côte la plus rapprochée de Pico, afin d’assurer par tous les temps la communication entre les deux îles. Pendant près de quatre siècles, les Acores n’ont été qu’une simple colonie d’où la métropole tirait de gros revenus, sans songer à y créer aucune œuvre utile. À cette heure, il n’en est plus de même, et les Açoriens élèvent la voix avec raison pour réclamer impérieusement la fondation d’écoles et l’exécution des grands travaux d’utilité publique dont leurs îles ont le plus pressant besoin.


III. — L’ÎLE DE FAYAL.

Fayal est une petite île de forme arrondie, où se fait un commerce plus important qu’on ne serait tenté de le penser en ne tenant compte que de la très médiocre étendue de ce coin de terre. C’est un point peu éloigné des grandes voies maritimes les plus fréquentées de l’Atlantique. Le port d’Horta, capitale de l’île, est particulièrement visité par les navires qui retournent en Europe, venant de l’Amérique du Sud ou du cap de Bonne-Espérance, et qui veulent se ravitailler ou réparer des avaries. D’importans dépôts