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FREDERIC-GUILLAUME IV
ET LE
BARON DE BUNSEN

IV.
L’AVÈNEMENT DU SECOND EMPIRE ET LA GUERRE DE CRIMÉE[1]

Aus dem Briefwechsel Friedrich Wilhelms IV mit Bunsen, von Leopold von Ranke, 1 vol. in-8o ; Leipzig 1873.


Lorsque la convention d’Olmütz, au mois de novembre 1850, eut mis le comble aux humiliations que le prince Félix de Schwarzenberg infligeait depuis plus d’un an à la monarchie prussienne, M. de Bunsen fut violemment tenté de donner sa démission. Pouvait-il représenter plus longtemps auprès du gouvernement anglais la politique de M. de Manteuffel ? Malgré ses dissentimens particuliers avec tel ou tel ministre du cabinet de Saint-James, il se sentait bien plus d’accord avec les vues libérales de l’Angleterre qu’avec les idées de réaction si en faveur à Berlin. Pour une conscience honnête, il y avait là bien des sujets de scrupule. L’ambassadeur de Frédéric-Guillaume IV à la cour de la reine Victoria était conduit à se faire cette question étrange : suis-je vraiment le représentant de la politique prussienne auprès de l’Angleterre ? ne suis-je pas plutôt le représentant des idées anglaises auprès de la Prusse ? La situation lui devenait de jour en jour plus équivoque et plus pénible.

M. de Bunsen n’ignorait pas d’ailleurs quel était à son égard le

  1. Voyez la Revue des 1er  et 15 août, et du 15 novembre 1873.