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ans, ne peut entrer dans la corporation. Les autres conditions sont : l’honnêteté certifiée par les parrains et l’absence de toute fonction ou de tout intérêt dans des affaires autres que celles du stock-exchange. La femme du candidat ne doit non plus être engagée dans aucune affaire ; la prohibition s’étend jusqu’à la souscription aux établissemens où se négocient les fonds et valeurs mobilières. Tout membre du stock-exchange qui après son admission contreviendrait à une de ces dispositions cesserait d’en faire partie.

Il est vrai que les règles sont moins sévères pour d’autres cas qui de ce côté du détroit passeraient pour graves. Ainsi un banqueroutier qui a composé avec ses créanciers et a payé au moins 6 shillings 8 deniers par livre peut être admis ; mais en cas de récidive il faut qu’il ait payé tout. Les defaulters, c’est-à-dire ceux qui ont commis une simple contravention aux règlemens, peuvent être réadmis sur l’avis conforme d’un sous-comité spécial dont les fonctions ne laissent pas que d’être laborieuses, car les cas se représentent fréquemment. Dans les questions que le président du comité adresse aux parrains des réélus, il s’en trouve une formellement exprimée dont la portée pratique mérite d’être reproduite : après s’être informé de l’époque de la banqueroute du candidat, des à-comptes payés, etc., le chairman doit demander aux parrains s’ils accepteraient chacun le chèque du candidat pour 3,000 livres sterling (75,000 fr.) dans le courant ordinaire des affaires.

Ce ne sont pas seulement les membres du stock-exchange sur lesquels s’exerce la direction du comité ; leurs associés, leurs employés, doivent également être agréés par lui. Quant aux formes et à l’objet des transactions, aux modes de paiement et de liquidation des affaires soit à terme, soit au comptant, des transferts, des jours et des heures de livraison et de compensation de titres et d’espèces, le règlement édicté les prescriptions les plus pratiques, et condamne non-seulement à l’expulsion le membre qui manque à ces lois, mais établit toute une échelle d’amendes pour le moindre retard ou le plus léger oubli. La liquidation des affaires à terme se fait par quinzaine au stock-exchange, comme à la Bourse de Paris, et elle a lieu les 14 et 30 du mois, deux jours avant nos propres liquidations, sur le sort desquelles elle exerce une naturelle influence.

Ce qu’il faut surtout faire ressortir pour cet établissement du stock-exchange, c’est le caractère privé de l’institution : il s’agit des relations des brokers et des jobbers entre eux seuls ; s’ils sont les intermédiaires du public à certains égards, les représentans des tiers, c’est par une convention officieuse qui ressemble à tout acte de commerce ordinaire. La première des règles générales applicables aux transactions porte en effet que le stock-exchange ne reconnaît dans ses