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cette somme est absorbée par le service des intérêts courans et annuités du remboursement de la dette publique. Les dépenses courantes du ministère des travaux publics sont évaluées, pour le même exercice, à 5,100,000 fr., les dépenses extraordinaires à 1 million seulement. Nous avons déjà fait connaître la dotation des autres départemens. Le déficit de près de 6 millions prévu pour cette année porte, conjointement avec une somme de 17 millions en bons du trésor, bénéficiant d’un intérêt de 10 pour 100, qui circulaient au 1er juillet 1874, à environ 23 millions de francs la dette flottante, pour le règlement de laquelle la chambre vient d’autoriser l’émission d’une somme de 29 millions en nouveaux titres de rente. La dette consolidée antérieure comprend l’emprunt Stern et l’emprunt pour la construction de ponts en fer de 1864, celui de 1865 affecté à la construction du chemin de fer de Giurgévo, l’emprunt Oppenheim de 1866, l’émission d’obligations domaniales de 1871 et le petit emprunt fait en 1872 pour le chemin de fer de Iassy à Umghéni. Le premier et le troisième ont été contractés à 7, le deuxième à 9, les trois autres à 8 pour 100. Le capital dû pour les six emprunts réunis, de 159,273,000 francs (valeur nominale), se trouve réduit à moins de 130 millions par l’amortissement partiel. Toute la dette publique de l’état roumain, y compris la dette flottante, n’est ainsi que de 160 millions de francs au plus, à côté d’un gage de plus de 300 millions de francs en terres dans le présent, sans compter la propriété des chemins de fer, réversible à l’expiration des concessions. Dès 1891 toutefois, dernier terme fixé pour le retrait des obligations domaniales, toutes les dettes actuellement existantes seront complètement éteintes. Une grande partie des sommes empruntées à l’étranger ont d’ailleurs été, comme on vient de le voir, dès l’origine spécialement affectées à certains travaux publics. L’emprunt des obligations domaniales au contraire, émises jusqu’à concurrence d’une valeur nominale de 78 millions de francs, et ainsi nommées parce qu’elles sont formellement hypothéquées sur les domaines de l’état, a été entièrement couvert dans le pays même en 1871 et principalement employé à consolider, par un échange de titres, une dette flottante alors très considérable.

Il ne faut pas confondre avec ces obligations d’autres plus anciennes, les obligations rurales, portant un intérêt de 10 pour 100, créées en 1865 pour une somme de 106,300,000 vieilles piastres, afin d’indemniser les propriétaires des lots de terre qu’ils durent céder aux paysans à cette époque. Le règlement, le service des intérêts et le remboursement de cette dette, qui ne grève en rien le budget, le paiement des annuités incombant aux paysans débiteurs, sont confiés à une commission spéciale, indépendante du ministre