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rappellent des vœux faits au Mercure auvergnat, Mercurio Arverno. Strabou dit également que Mercure était le dieu principal des Arvernes, et Pline l’Ancien mentionne une statue colossale de Mercure, œuvre du statuaire Zénodore, qui aurait été érigée dans cette province. Peut-être cette statue était-elle placée au sommet même du Puy-de-Dôme. A chaque coup de pioche, on découvre des morceaux de moulures, de corniches, de frises sculptées ; on a recueilli des armes de fer, des objets de bronze, des monnaies du haut-empire, des fragmens de vases et de statues. Enfin on a trouvé une petite plaque en forme de cartouche portant une inscription dont voici le sens : dédié à la divinité d’Auguste et au dieu Mercure Dumias (Dômien) par Matutinius Victorinus, La plaque avait été sans doute fixée à un objet votif. D’autres inscriptions plus ou moins lisibles confirment l’hypothèse que le temple du Puy-de-Dôme était un temple de Mercure.

L’établissement de la station de la montagne a été retardé par des difficultés de toute sorte dont la principale a été la nécessité de recourir à une expropriation pour cause d’utilité publique, le sommet du Puy-de-Dôme appartenant à un grand nombre de personnes. En 1872, on s’est occupé d’améliorer l’état des chemins qui conduisent à la base de la montagne ; puis, sur le versant sud-ouest, on a refait un ancien chemin romain, auquel on a donné une pente de 15 centimètres et une largeur de 2 à 3 mètres, de sorte que l’ascension du pic est devenue facile à pied et à cheval. C’est par ce chemin qu’une voiture attelée de trois mulets portait, quatre et cinq fois par jour, des matériaux divers de la base au sommet de la montagne. La même année, on édifiait des baraques à la base et au sommet pour loger les ouvriers.

C’est dans le courant de l’année 1873 que furent commencés les travaux de construction. Le plan de l’observatoire comprenait : 1° une tour ronde au point culminant du Puy-de-Dôme ; 2° un bâtiment d’habitation placé à 15 mètres au-dessous de la cime ; 3° une galerie souterraine qui devait relier ce bâtiment à la tour. La tour a un étage souterrain, entouré d’un corridor destiné à l’assainir, puis un rez-de-chaussée complètement aérien éclairé par quatre fenêtres orientées suivant les quatre points cardinaux. Le diamètre de la salle circulaire du rez-de-chaussée est de 6 mètres ; les murs ayant 1 mètre 1/2 d’épaisseur, le diamètre extérieur de la tour est de 9 mètres ; elle se termine à une hauteur de 7 mètres au-dessus du sol par une plate-forme sur laquelle seront installés les instrumens météorologiques qui doivent être exposés à l’air libre.

On voit que, pour soutenir le choc des vents, qui ont parfois au sommet du Puy-de-Dôme une violence redoutable, on s’est attaché