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à construire non pas un édifice élégant, mais de véritables casemates adossées au roc et capables de défier l’effort des tempêtes. Le bâtiment d’habitation, qui renferme le logement du gardien et quelques salles pour le directeur, est bien abrité au nord et à l’ouest, de manière à pouvoir être habité toute l’année. Pour diminuer l’isolement du gardien, une petite hôtellerie sera annexée à l’habitation ; elle servira à loger les savans qui voudront profiter de cette installation pour y faire des recherches personnelles.

Le local de la faculté des sciences ne pouvait recevoir une station météorologique. On a loué pour dix ans, dans le voisinage, une maison avec un jardin et une portion de prairie. L’escalier de la maison est dans une tour carrée, terminée par une terrasse qui se trouve à 20 mètres au-dessus du sol. On y a construit deux salles situées l’une au-dessus de l’autre ; la salle supérieure forme le cabinet de travail de l’aide-physicien, qui de là aperçoit la montagne et peut correspondre avec la station du sommet par le télégraphe qu’il a sous sa main. Dans la salle située au-dessous sont placés les appareils enregistreurs. Les autres instrumens sont disposés sous un abri dans la prairie. Des observations trihoraires s’y font régulièrement de six heures du matin à neuf heures du soir, depuis le 1er janvier 1874 ; on les avait faites l’année précédente dans le jardin de l’académie.

Les constructions de l’observatoire sont aujourd’hui à peu près terminées, et avant l’hiver un gardien a pu s’y installer avec sa famille. Grâce aux précautions prises, il a passé sans souffrance la période de froid, qui a commencé en Auvergne le 21 novembre, et qui n’a pris fin que le 12 décembre. Cette expérience a dissipé toutes les inquiétudes relatives à la possibilité d’habiter pendant toute l’année sur le sommet du Puy-de-Dôme. Depuis le 20 décembre, des observations météorologiques correspondantes sont faites régulièrement de trois heures en trois heures au sommet du puy et à la station de la plaine, qui est munie des mêmes appareils. Les deux stations, dont la différence de niveau est de 1,100 mètres et la distance à vol d’oiseau de 10 kilomètres environ, sont reliées par une ligne télégraphique. L’observatoire du Puy-de-Dôme peut donc être considéré comme définitivement fondé, grâce aux efforts persévérans de M. Alluard, grâce aussi à la libéralité de l’état, de la ville de Clermont et du conseil-général du département.


II

Le Pic-du-Midi de Bigorre est un cône de gneiss isolé qui repose sur le point le plus avancé du principal contre-fort des Pyrénées