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occupent de vastes étendues dans la Grande-Bretagne ; M. Mathias Du nu, le regretté doyen des inspecteurs des mines, affirmait qu’on en trouverait encore sous les bancs de craie du sud de l’Angleterre, qui ne sont que le prolongement des terrains crétacés de la Belgique et du Pas-de-Calais. On faisait remarquer que certaines personnes qui niaient bien haut ces probabilités avaient des intérêts dans les mines d’Ecosse et du nord de l’Angleterre, et devaient craindre la découverte de nouveaux gisemens dans le sud du pays.

Ces discussions passionnées, qui de la presse avaient été transportées dans le parlement, donnèrent lieu au mois de juin 1866 à la nomination d’une commission d’enquête, chargée de faire des recherches sur la quantité probable de charbon contenue dans les divers bassins houillers du royaume-uni et sous les formations non encore attaquées, ainsi que sur la consommation actuelle et sur les moyens de la rendre plus économique. Les résultats de cette enquête ont été publiés en 1871 ; les rapports des commissaires occupent trois volumes in-quarto. Pour donner une idée du soin avec lequel ils ont rempli leur mission, il nous suffira de dire que dans le second volume on trouve une série de 6557 questions posées par quatre sous-comités, avec les réponses des témoins entendus par eux.

Le premier comité devait déterminer les profondeurs où l’exploitation de la houille est possible. Comme plusieurs gisemens s’étendent à des profondeurs qui dépassent de beaucoup celles auxquelles on est arrivé jusqu’à présent, il importait en effet de connaître le maximum de la profondeur accessible. La seule cause qui puisse pratiquement limiter cette profondeur, c’est l’élévation de la température que l’on constate à mesure qu’on descend au-dessous de la surface du sol. En Angleterre, on rencontre une température sensiblement constante jusqu’à 15 mètres environ ; dans cette première couche, le thermomètre marque 1.0 degrés centigrades. A partir de là, dans les districts houillers, la température des couches augmente en moyenne de 1 degré par 37 mètres, d’où il suit qu’à 1 kilomètre de profondeur elle atteint la température du sang (37 degrés). Cette chaleur terrestre gêne les exploitations en échauffant l’air que l’on fait circuler à travers la mine. C’est à l’origine des galeries que l’échauffement est le plus rapide, parce que la différence entre la température de l’air et celle des mines est alors à son maximum ; cette différence diminue à mesure que la course de l’air s’allonge, cependant l’égalité ne s’établit jamais tout à fait. Comme le fonçage des puits pour atteindre la houille à de très grandes profondeurs coûtera fort cher, on sera forcé de grandir le champ d’exploitation à partir de chaque fonçage, d’où résultera un allongement considérable des courans d’air. Or, bien que l’air en