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les bons du trésor en circulation, sans compter les billets de banque rapportant intérêt, et spécialement une cinquantaine de millions de roubles de billets 4 pour 100, dits métalliques. Ce sont là des charges diverses qui retombent toutes sur l’état et contribuent à l’encombrement de la circulation. Je ne sais quel est en ce moment le chiffre des bons du trésor provenant d’arriérés d’impôts ou d’anticipation de recettes : dans les dernières années, en 1874 et 1875, le chiffre avoué des bons en circulation s’élevait à 216 millions de roubles, et avec les besoins d’argent de l’année 1876 il peut difficilement être inférieur aujourd’hui. L’on calcule qu’en temps ordinaire le trésor, obligé d’anticiper les recettes dont la rentrée est prochaine, doit avoir un découvert d’au moins 130 ou 140 millions de roubles, chiffre correspondant au revenu trimestriel de l’état. Quant au déficit laissé par les emprunts du trésor dans la liquidation des anciens établissemens de crédit, il était, au milieu de 1875, de 115 millions de roubles; à la fin de 1876, il n’était plus, croyons-nous, que de 103 millions. Si maintenant nous réunissons ces diverses créances, 216 millions pour les bons du trésor, 103 millions de roubles pour le déficit des anciens lombards, nous trouvons, en laissant de côté les billets dits métalliques, une dette flottante d’environ 320 millions de roubles, c’est-à-dire de près de 1 milliard 300 millions de francs, qui vient s’ajouter à la dette flottante sans intérêt du papier-monnaie. Si l’on y joint les 755 millions de billets en circulation, on trouve que la dette flottante de l’état monterait à 1 milliard 54 millions de roubles. En défalquant l’encaisse métallique, soit 180 millions, l’on a le total du découvert de la dette flottante de l’état avec ou sans intérêt, total qui s’élève au moins à 874 millions de roubles, à environ 3 milliards 1/2 de francs[1].

    grande liquidation du servage. L’hypothèque mise sur les terres de la noblesse est levée au moyen des annuités de rachat payées par les paysans. Il y a en outre un passif provenant des emprunts faits par l’état aux anciens établissemens. Une partie de cette créance sur le trésor a été liquidée au moyen de billets de banque rapportant intérêt ; mais l’état reste encore débiteur de sommes importantes pour les avances qu’il n’a point remboursées.

  1. En mars 1875, un écrivain russe du Vestnik Evropy portait le découvert de la dette flottante à 947 millions de roubles. Comme nous avons adopté les mêmes chiffres pour les bons du trésor, la différence en moins provient de la diminution des billets en circulation, d’une légère réduction du déficit des anciens établissemens de crédit, et enfin de ce que nous n’avons pas porté en compte les 50 millions de roubles de billets de banque 4 pour 100 métalliques, qui nous paraissent devoir plutôt rentrer dans la dette consolidée. En revanche, il y a plusieurs dettes de trésorerie vis-à-vis de la banque, ou du fonds de rachat par exemple, ou encore vis-à-vis des établissemens du royaume de Pologne, qui doivent porter le découvert réel de la dette flottante au-dessus de 900 millions de roubles. L’émancipation a en outre imposé à l’état des engagemens qu’il faut rappeler pour mémoire : ce sont les avances faites aux paysans