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fonder dès à présent sur ces cépages l’espoir de la reconstitution de leurs vignobles perdus. Le prix même des simples boutures de jacquez (1 franc pour un bout de sarment cueilli en France) prouve à quel degré cette confiance est montée. On ne fait pas de tels sacrifices lorsqu’on n’a pas la foi qui se fonde sur les expériences déjà parlantes et contrôlées par des juges compétens. Quant à la question de taille, les observations récentes de M. L. Vialla, vice-président de la Société d’agriculture de l’Hérault, semblent devoir la résoudre dans le sens de notre taille courte traditionnelle, au moins en ce qui concerne les œstivalis, et notamment le jacquez et l’herbemont ; mais c’est encore là une enquête ouverte, dans laquelle la pratique seule aura la parole et gardera le dernier mot, qui pourra n’être pas le même pour tous les points du pays.

Je pourrais entrer plus avant dans cette étude de viticulture, exposer les procédés de plantation, de greffe, de taille qui sont, depuis trois ans surtout, à l’ordre du jour dans les sociétés agricoles ou chez les vignerons intelligens ; mais je craindrais de fatiguer de ces détails forcément techniques les lecteurs ordinaires de la Revue, sans pouvoir complètement satisfaire la juste curiosité des praticiens que ce sujet intéresse. C’est aux ouvrages spéciaux qu’il faut s’adresser pour ces informations spéciales.[1] Pour nous qui ne voulons qu’une vue d’ensemble de la question qui s’agite autour d’un infime animalcule, il est temps d’en embrasser d’un coup d’œil rétrospectif les points culminans, en montrant quelle logique cachée pousse chaque région de la France viticole à résoudre à sa façon et diversement un problème au fond identique. À peine

  1. Dans une étude d’un caractère aussi général, je n’ai pu introduire des citations de détail, ni même renvoyer en gros aux principales sources bibliographiques. Qu’il me soit permis néanmoins de signaler parmi les plus riches les Comptes rendus de l’Académie des Sciences, le Bulletin de la Société centrale d’agriculture de l’Hérault, le Messager agricole du Midi (Montpellier), le Bulletin de l’Association viticole de Libourne, le Bulletin de la Société des agriculteurs de France, etc. Sur des points spéciaux, je dois des renseignemens à MM. Durand, de l’École d’agriculture de Montpellier, Marion, professeur à la faculté des sciences de Marseille, Eugène Mazel, d’Anduze, le docteur R. Carlotti, président de la commission départementale de la Corse, Truchot, directeur de la station agronomique du centre, Pulliat, viticulteur et ampélographe à Chiroubles (Rhône), Charles Zundel, de Dornach, etc. Comme ouvrages ou brochures à consulter sur les vignes américaines, outre les notes de MM. Pulliat, H. Bouschet, Laliman, Douysset, Fabre, qui figurent presque toutes dans le Messager agricole du Midi, je signalerai dans l’intérêt des viticulteurs les publications suivantes : A. Millardet, Études sur les Vignes d’origine américaine qui résistent au phylloxéra (mémoires des savans étrangers de l’Académie des Sciences, in-4o, 1876, — Planchon, les Vignes américaines, leur culture, etc., in-12, Montpellier 1875, Coulet, libraire, et Paris, Adr. Delahaye. — Les Vignes américaines, catalogue illustré et descriptif, etc., par MM. Bush et Meissner, traduit de l’anglais par M. L. Bazille, in-4o, Montpellier et Paris 1876, mêmes éditeurs que pour le précédent.