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pas encore achevé l’examen. Sans doute, comme dans les dernières années, il ne sera l’objet que de modifications peu importantes. On doit s’attendre bien certainement à voir renaître le regrettable dissentiment qui s’est élevé plusieurs fois entre le préfet et la majorité radicale du conseil au sujet de la dépense relative aux cultes, que M. Ferdinand Duval porte encore à 170,000 francs et qui sera peut-être réduite de moitié. Sur tout le reste, les appréciations différeront peu. Les recettes ordinaires de 1878 sont évaluées par l’honorable préfet à 218 millions, avec un accroissement de 4 millions sur 1877, dont 3 millions fournis par l’octroi, qui doit produire plus de 121 millions. Les recettes extraordinaires s’élèvent à 37 millions à prendre sur le solde de l’emprunt de 1876 applicable aux grands travaux, et l’ensemble des recettes atteint près de 255 millions contre 271 en 1877, mais les recettes extraordinaires de 1877 dépassent de 20 millions 1/2 celles de 1878. Les dépenses, tant ordinaires qu’extraordinaires, sont estimées pour 1878 au même chiffre que les recettes. Ce sont les grands travaux seuls sur lesquels porte la diminution ; en dépense spéciale, le préfet ne mentionne guère en effet que la reconstruction de l’entrepôt de Bercy pour 33 millions ; mais dans les dépenses ordinaires il y a partout augmentation, non-seulement pour la dette, mais pour l’architecture, la voirie, la voie publique, les promenades, les égouts, les lycées, l’instruction primaire et l’assistance publique. Enfin un fonds de réserve de plus de 2 millions de francs est constitué pour des cas imprévus.

Certes on doit reconnaître que la marche progressive s’accentue de plus en plus, et que chaque exercice en porte l’éclatant témoignage.


III

De cet exposé des recettes et des dépenses de la ville ressortent plusieurs faits intéressans : avant tout l’accroissement des charges, la résolution virile avec laquelle a été envisagée la nécessité des sacrifices et l’aisance générale qui a permis de les supporter. Ce n’est pas seulement l’augmentation de la population qui en a fourni le moyen (le dernier recensement donne un chiffre de 2,200,000 habitans au 1er janvier 1877 contre 1,794,000 en 1872), c’est celle de la consommation bien certainement. Malheureusement celle-ci a crû non-seulement en quantité, mais surtout en valeur des objets, et les prix de vente se sont élevés bien au-dessus de la surtaxe des impôts, qui en aurait justifié l’accroissement : toutes les conditions de la vie se sont amplifiées, et plus que toutes celles du logement : pour les loyers, la hausse a frappé