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LES
PRISONS DE PARIS
SOUS LA COMMUNE

IV.
LA SANTÉ[1].


I. — LE GÉNÉRAL CHANZY.

La maison de la Santé est la prison modèle par excellence ; bâtie tout en pierres meulières, habilement disposée pour le régime cellulaire et pour le régime auburnien, elle représente le spécimen irréprochable des constructions pénitentiaires ; mais on peut avouer que sa beauté spéciale en fait un monument d’une remarquable laideur. De grands murs maussades l’entourent de tous côtés, en cachent les fenêtres et lui donnent, sur le boulevard Arago, l’apparence d’une grosse forteresse aveugle. Intérieurement, elle est très bien distribuée, aérée, chauffée convenablement, et abrite, dans une division particulière, l’infirmerie centrale des prisons de Paris.

Ce fut par la voix publique que l’on y apprit les événemens du

  1. Voyez la Revue du 1er  mai, du 1er  juin et du 1er  juillet. — En racontant la mort de Raoul Rigault (Revue du 1er  juillet), j’ai involontairement commis une erreur qu’il importe de signaler. Parlant de M. Chrétien, propriétaire de l’hôtel Gay-Lussac, j’ai dit : « Il n’ignorait pas que cet officier était son locataire, Auguste de Varenne, et qu’Auguste de Varenne n’était autre que Raoul Rigault. » À ce sujet, M. Chrétien m’écrit : « R. Rigault, Dacosta et une femme s’étaient fait inscrire tous trois sous le nom de Varenne, et j’affirme que jusqu’au dernier moment, — jusqu’à la mort de Raoul Rigault inclusivement, — j’ai ignoré leur vraie personnalité. » Je m’empresse de donner acte à M. Chrétien de la rectification qu’il a bien voulu m’adresser, — M. D.