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LE
CARDINAL DE RETZ
ET
L'AFFAIRE DU CHAPEAU

III.[1]
MANOEUVRES DE CONDE CONTRE RETZ. — INSTRUCTIONS SECRETES DE MAZARIN. — REPONSES DE RETZ A UNE ACCUSATION DE JANSENISME.


I

François de Gondi, qui de longue date nourrissait une profonde jalousie et une haine mal déguisée contre son neveu, dont la supériorité l’offusquait, avait trouvé fort mauvais que celui-ci, n’étant que simple coadjuteur, eût été nommé cardinal, tandis que lui, archevêque de Paris, ne l’était pas. A partir de ce jour, toutes les mesures de bienséance furent rompues entre eux, et ils ne laissèrent échapper aucune occasion de se traiter en ennemis. L’archevêque, sans la moindre vergogne, écrivit au pape pour faire échouer la promotion de son neveu, et voici comment celui-ci para la botte, tout en se jouant : « Mme de Montbazon, mandait-il à Charrier, a mis dans l’esprit de M. de Paris, par le moyen de sa sœur, dont il est amoureux, qu’il devait écrire au pape pour lui représenter qu’il n’est point à propos qu’un coadjuteur soit cardinal, l’archevêque

  1. Voyez la Revue du 15 juillet, du 1er et du 15 août