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constitution d’une administration forte, homogène, composée d’agens satisfaits de leur sort et dévoués à leurs devoirs.

Telles sont les réformes que nous croyons devoir indiquer, non à titre définitif, mais comme pouvant servir de base à une discussion. Nous devons d’autant plus faire des réserves à ce sujet, qu’un grand nombre de personnes également compétentes ont formulé des projets de réorganisation qui diffèrent tous plus ou moins les uns des autres. Ces divergences prouvent que la question est complexe et que ceux qui cherchent à la résoudre ayant une tournure d’esprit différente ne l’envisagent pas tous de la même façon ; mais elles montrent surtout combien les réformes sont urgentes puisqu’elles sont réclamées de tant de côtés à la fois.

Il est d’autres points que, pour ne pas entrer dans des détails trop techniques, nous avons dû passer sous silence. De ce nombre sont notamment l’enseignement de l’école forestière, la question des retraites, et surtout la révision du code forestier, dont certaines dispositions sont surannées ou inutiles, et dont certaines autres sont en désaccord avec les principes du droit moderne. Toutes ces questions auront leur tour, et s’imposeront forcément à la discussion dans un avenir plus ou moins prochain. Quant à présent, tenons-nous-en à l’organisation même de l’administration ; les résistances intéressées qu’elle provoquera seront assez vives, pour qu’il soit inutile d’y ajouter des difficultés d’un autre ordre. Nous n’opérons pas tout à fait sur une table rase, et, bien que l’esprit français soit généralement disposé à entreprendre les réformes dans leur ensemble pour former un tout homogène, il est des cas où la prudence exige qu’on n’y procède que progressivement et par parties, pourvu toutefois qu’on ait un programme bien défini et qu’on sache à l’avance où l’on veut aller. Nous nous trouvons aujourd’hui dans cette situation et nous devrons nous estimer très heureux si la réforme que nous proposons est favorablement accueillie.


JULES CLAVE.