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LA
BANQUE DE FRANCE

PENDANT LA COMMUNE


I.
LES RÉQUISITIONS DU COMITÉ CENTRAL.

Il y a bientôt dix ans que, décrivant ici même[1] les différens rouages de la Banque de France, je terminais mon étude en disant : « La Banque est le cœur même de la vitalité commerciale et industrielle de la France ; c’est la bourse toujours ouverte où les petites gens vont puiser. Elle est à la fois le phare, le refuge et le port de ravitaillement ; tout succomberait avec elle si on la brisait violemment, et les auteurs d’un pareil crime seraient les premiers à mourir de faim sur les ruines qu’ils auraient faites. Il n’y a rien de semblable à craindre : en admettant qu’une révolution soit encore possible, elle n’atteindrait pas plus la Banque que 1830 et 1848 ne l’ont atteinte. Elle est et elle restera l’exemple d’un établissement qui a pu traverser sans péril des crises que l’on croyait mortelles, que le cours forcé de ses billets a popularisé, et qui, par la moralité, par la prudence avec lesquelles il est conduit, par l’excellent mécanisme du gouvernement constitutionnel qui dirige ses destinées, est devenu pour le crédit public un organe d’une puissance unique au monde. » — J’avoue que je ne croyais pas si

  1. Voyez la Revue du 15 mars 1869.