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le charme et le bouleau tiennent la première place ; quant aux résineux qu’on y rencontre, le pin sylvestre, le pin maritime et le pin laricio, ils n’y sont point spontanés et ont été introduits artificiellement. La région froide ou montagneuse commence dans le nord, à l’altitude de 300 mètres, dans le sud à celle de 800; c’est celle des arbres verts, du sapin, de l’épicéa, du mélèze, du pin laricio, du pin cembro, auxquels viennent se mélanger quelques arbres de la région moyenne, le hêtre, le pin sylvestre, le bouleau et le frêne. La proportion des forêts d’essences feuillues est de 65 pour 100; celle des forêts d’essences résineuses pures ou mélangées avec des feuillus, de 32.5 pour 100 seulement; celle des vides de 2.5 pour 100. La prédominance des feuillus sur les résineux a développé en France le mode de traitement connu sous le nom de taillis sous futaie, et que semblaient seuls connaître les anciens règlemens.

Sur les 9,185,310 hectares de forêts que possède la France, 967,118 hectares appartiennent à l’état, 2,058,729 hectares aux départemens ou aux communes, 32,055 hectares aux établissemens publics, et 6,127,398 hectares aux particuliers. Les forêts particulières sont gérées au gré de leurs propriétaires, sans que l’état ait à exercer sur cette gestion aucun autre contrôle que celui d’interdire les défrichemens dans certains cas spéciaux et déterminés par la loi. Celles de l’état sont soumises au régime forestier et, à ce titre, gérées par les agens de l’administration forestière; 426,729 hectares sont traités en futaie, 191,774 hectares en taillis, 290,226 hectares en cours de conversion de taillis en futaie, et 58,389 hectares, soit en pâturages, soit placés en dehors des aménagemens. Les forêts communales n’ont que 577,294 hectares en futaie, contre 1,245,101 hectares en taillis, 14,147 hectares en cours de conversion et 222,187 hectares non soumis au régime forestier. Quant aux forêts particulières, les chiffres manquent; mais, à part quelques forêts de plus et de sapins, elles sont toutes exploitées en taillis, et la plupart à des révolutions fort courtes; aussi, malgré leur étendue relativement considérable, ne fournissent-elles que des produits médiocres et d’une valeur moindre que les forêts de l’état.

La production totale de la France, en 1876, s’est élevée à 20,400,672 mètres cubes de bois de feu, et 4,941,443 mètres cubes de bois d’œuvre dont 47 pour 100 fournis par les essences feuillues et 53 pour 100 par les résineux. La valeur totale de cette production a été de 236,755,429 francs, ce qui représente un revenu moyen de 25 fr. 78 cent, par hectare; mais il y a des écarts considérables, dus non-seulement au prix des bois suivant les localités, mais aussi au mode de traitement appliqué aux