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Comparons à présent les progrès de l’instruction dans les établissemens ecclésiastiques et dans ceux de l’université. Dans les premiers le nombre des élèves s’est notablement accru depuis la dernière statistique (1865) : il a monté de 35,000 à 46,000. Il faut compter, en outre, les petits séminaires, sur lesquels on n’a pu réunir des renseignemens assez complets pour être publiés et dont les élèves sont au nombre de 30,000 environ. Nous obtenons ainsi un chiffre total de 76,000 jeunes gens, c’est-à-dire une somme à peu près égale à celle des 79,000 jeunes gens présens dans les lycées et collèges de l’état. Parmi les congrégations enseignantes, celle qui a fait les progrès les plus rapides est la compagnie de Jésus, dont les maisons, au nombre de 11 en 1854, sont montées à 27, et dont les élèves ont passé de 2,818 à 9,131. Viennent ensuite les maristes, qui, au lieu de 1,449 élèves répartis en 13 maisons, en ont aujourd’hui 4,476 en 22 maisons. En troisième ligne viennent les ordres moins importans : lazaristes, basiliens, picpuciens, doctrinaires, prêtres de l’adoration perpétuelle, prêtres des Sacrés cœurs de Jésus et de Marie, frères de saint Joseph, dont les maisons ont monté de 9 à 40 et les élèves de 1,018 à 6,354.

Si nous passons maintenant aux établissemens de l’université, nous voyons que le nombre des lycées s’est élevé de 77 à 86, ce qui donne une augmentation de 12 lycées[1], en tenant compte des lycées de Metz, de Strasbourg et de Colmar que la guerre nous a arrachés. Mais il ne faudrait pas exagérer la portée de ce chiffre. Les lycées, en général, ne poussent pas d’une venue : ce sont à l’ordinaire des collèges communaux qui ont pris assez d’extension et de consistance pour être adoptés par l’état. Dans le cas présent, le fait se vérifie pour tous les lycées nouvellement créés, excepté pour un seul[2]. L’augmentation véritable doit se constater par les collèges communaux : il en a été créé 31, dont 6 en Algérie. Mais comme, d’autre part, pour des causes diverses, il en a disparu 34[3], le nombre des collèges communaux, qui était en 1865 de 251, se trouve aujourd’hui réduit à 248[4]. Il est impossible de ne pas voir le contraste avec le rapide accroissement des maisons ecclésiastiques.

  1. Albi, Bayonne, Belfort, Charleville, Constantine, Guéret, Lons-le-Saunier, Lorient, Montauban, Mont-de-Marsan, Toulon, Valenciennes.
  2. Celui de Bayonne.
  3. 15 collèges ont cessé d’appartenir à la France, 6 ont été supprimés comme établissemens universitaires, 1 est devenu succursale d’un lycée, 1 a été annexé à l’école normale de Cluny, 11 ont été transformés en lycées.
  4. Le rapport officiel dit 252, mais c’est évidemment une erreur, puisque Charleville, Constantine, Guéret et Valenciennes ne sauraient à la fois figurer comme collèges et comme lycées.