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se libérer envers la ville de Paris et d’amortir une partie des rentes par lui antérieurement créées, il en constitua de nouvelles pour une somme de 494,000 livres, auxquelles il annonça que serait appliquée l’imposition consentie par le clergé. Celui-ci, pour éteindre des obligations qui eussent longtemps engagé son patrimoine, avait à son tour ouvert un emprunt à l’Hôtel de Ville, et s’était mis ainsi en mesure de racheter le temporel qu’il avait aliéné en 1563. Le gouvernement se retrouva donc, peu d’années après l’assemblée de Poissy, presque dans la même pénurie d’argent où il était antérieurement. Les rentiers ne touchaient qu’une partie de ce qui leur était dû. Il fallut avoir recours à de nouveaux appels de fonds. L’échéance des six années pour lesquelles le clergé s’était engagé à payer une annuité de 1,600,000 livres était arrivée ; il importait donc de convoquer ses députés, dont la réunion était d’ailleurs réclamée, pour qu’ils pussent ouïr les comptes des syndics généraux et contrôler la façon dont les décimes avaient été perçus. Le roi convoqua en conséquence, par lettres patentes, une assemblée du clergé pour l’année 1567. Quand les députés se furent réunis à Paris au chapitre métropolitain, ils tombèrent d’accord sur l’opportunité qu’il y aurait à demander au roi le renouvellement du contrat de Poissy, car si les charges en avaient été lourdes, elles étaient moindres cependant que celles qu’on pouvait redouter d’une nouvelle demande de subsides. Les dispositions du gouvernement royal étaient en effet inquiétantes, il semblait vouloir assujettir le clergé à un impôt dont il fixerait lui-même le montant par l’évaluation des biens ecclésiastiques. Il avait la prétention de s’immiscer dans le département des décimes, quoique l’église n’entendît pas le lui abandonner. Des lettres patentes du 14 août 1564, données par le roi en son conseil et signées de L’Aubespine, avaient enjoint aux receveurs généraux de ses finances d’envoyer incessamment des extraits au vrai de ce qui était dit ailleurs du bien de l’église en l’année 1563, et commis les syndics et députés généraux du clergé, avec trois présidens et conseillers du parlement pour juger sommairement tous les procès et différends qui pourraient survenir sur la vente et le rachat des biens ecclésiastiques. L’assemblée fut donc d’avis que l’on supplierait le roi d’entretenir et de ratifier le contrat passé à Poissy et à Saint-Germain-en-Laye, et, en ce faisant, de révoquer toutes les commissions pour autres six années prochaines de la subvention au contraire. Une députation fut envoyée à sa majesté pour lui présenter cette requête. A sa tête était Nicolas de Pellevé, archevêque de Sens, président de l’assemblée. La couronne, qui comptait demander beaucoup plus au clergé, déclara l’offre insuffisante, vu les pressantes nécessités où