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nouveau ministère que vont être élues les cortès appelées à sanctionner ou à modifier les plans de l’heureux pacificateur de Cuba ; mais, quel que soit le sort des réformes coloniales, c’est toujours visiblement la politique constitutionnelle, la politique de libéralisme conservateur, qui garde le pouvoir et l’ascendant au delà des Pyrénées.


CH. DE MAZADE.



Der Malayische Archipel. Land und Leute in Schilderungen, von C. B. H. von Rosenberg. — I. — Sumatra. — Leipzig, 1878. Weigel.


Après un séjour de trente années dans l’archipel malais, M. de Rosenberg, ancien officier au service du gouvernement néerlandais, a entrepris de nous décrire le merveilleux pays qu’il a eu l’occasion d’explorer en tous sens, de raconter les aventures dont ses voyages ont été semés, et d’esquisser, d’un trait vif et rapide, les mœurs des habitans, à demi sauvages, qui peuplent ces îles aimées du soleil. Hessois d’origine, M. de Rosenberg s’était, à l’âge de vingt-deux ans, engagé comme volontaire dans les troupes qui s’embarquaient à Harderwijk pour les Indes orientales ; le 2 mai 1840, il avait foulé pour la première fois le sol de Java, et c’est en 1871 seulement que sa santé, ébranlée par un si long séjour sous les tropiques (interrompu une seule fois, en 1867, par un congé qu’il avait passé en Europe), le força de prendre sa retraite, et de dire un adieu définitif au pays qui était devenu sa seconde patrie.

Le premier volume de ces Souvenirs de l’Archipel malais est consacré à l’île de Sumatra et aux îlots voisins ; il est rempli de curieux détails sur les mœurs des indigènes, et notamment sur les superstitions auxquelles on s’y heurte sans cesse. M. de Rosenberg n’oublie pas non plus de noter tout ce que la faune et la flore de ces contrées offrent de remarquable et de peu connu. En 1840, il avait accompagné le géologue Junghuhn dans ses excursions chez les Battas, et les dix dernières années de son séjour dans les Indes néerlandaises ont été presque exclusivement occupées par des travaux scientifiques ; on voit que nous avons affaire à un naturaliste sérieux, et son livre en offre la preuve à chaque page. Des gravures faites d’après les dessins originaux de l’auteur animent agréablement ses descriptions. Espérons que nous n’attendrons pas longtemps les volumes qui nous conduiront à Java, à Bornéo, etc.


Le directeur-gérant, C. BULOZ.