Page:Revue des Deux Mondes - 1879 - tome 32.djvu/664

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES
GRANDS TRAVAUX MARITIMES

I.
BORDEAUX, LA GIRONDE, ROYAN


« Qui a vu Bordeaux jadis et le voit aujourd’hui trouve une princesse au lieu d’une mendiante, » s’écriait un Gascon contemplant les quais et le triple rang de navires mouillés dans notre grand port de l’ouest. Tout en faisant la part de l’enthousiasme méridional, fort excusable sur les bords mêmes de la Garonne, il faut reconnaître l’état de prospérité du commerce maritime de cette ville, en dépit du dépérissement de certaines de ses branches, autrefois florissantes. Cette prospérité ne peut que s’accroître par le développement des voies de communication avec la région centrale de la France, où les progrès de l’aisance publique provoquent une plus grande consommation de toutes les choses venant de la mer.

Mais ces promesses de l’avenir semblent compromises par la détérioration croissante du port et du fleuve, alors qu’il faudrait des eaux profondes pour recevoir les navires de grande capacité, dont la suprématie s’affirme chaque jour. L’inquiétude est donc vive dans les populations maritimes de la Gironde ; l’amélioration de ce fleuve s’impose comme une urgente nécessité. Une commission, composée