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qui n’a repris son niveau que depuis le jour où M. A. de Gasparis a été appelé à le diriger (1844), M. de Gasparis s’est fait connaître par la découverte de neuf petites planètes, sans compter de nombreux mémoires consacrés à des questions d’astronomie théorique. Aidé de MM. Fergola et Nobile, il n’a rien négligé pour maintenir l’observatoire de Capo di Monte au rang d’un établissement scientifique sérieux.

La fondation de l’observatoire de Florence remonte à 1774, et les premiers instrumens étaient en place dès 1784 ; mais on les laissa se rouiller, Et De Vecchi, lorsqu’il fut nommé directeur en 1809, dut commencer par demander des fonds pour les faire réparer. Il mourut d’ailleurs en 1829 sans avoir fait aucun travail important. Le célèbre Amici, qui fut à la tête de l’observatoire de 1831 à 1864, s’appliqua surtout à perfectionner la construction des lunettes et des instrumens d’optique en général; on lui doit un grand nombre d’inventions ingénieuses. Son successeur, Donati, s’est fait connaître par des découvertes de comètes et par ses recherches sur les spectres des étoiles. Frappé des inconvéniens que présentait la situation du vieil observatoire au sein même de la ville, il en demanda la translation sur la colline d’Arcetri, et au mois d’octobre 1872 eut lieu en grande pompe l’inauguration de l’édifice nouveau; mais Donati mourut en 1873, laissant inachevée l’œuvre capitale de sa vie.

L’antique observatoire de Padoue, établi depuis 1767 dans la tour d’Ezzeliao, a eu successivement pour directeurs Toaldo, puis son neveu Chiminello, qui commencèrent dès cette époque une série régulière d’observations du baromètre et du thermomètre, enfin Giovanni Santini, à qui l’on doit plusieurs catalogues d’étoiles et une nouvelle détermination de la masse de Jupiter; c’est son adjoint, M. Lorenzoni, qui fait maintenant fonctions de directeur.

A Rome, il existe deux observatoires : celui du Collège romain, qui a été illustré par les travaux du père De Vico et du père Secchi, et celui du Capitole, auquel M. Respighi donne aujourd’hui une nouvelle vie. On sait que la Compagnie de Jésus a toujours compté parmi ses membres des astronomes habiles, qu’elle envoyait dans tous les pays et sous tous les climats faire des observations utiles ou fonder des établissemens dont quelques-uns ont eu un grand éclat; la plupart du temps ces savans avaient fait leurs études au Collège romain, dont les bâtimens successifs ont depuis des siècles abrité des instrumens astronomiques. Ce n’est toutefois que vers 1787, quand le Collège se trouvait entre les mains du clergé séculier, que l’un des angles de la façade fut approprié aux observations par la construction d’une tour qui a servi d’observatoire principal jusqu’en 1848. Le directeur du petit observatoire, G. Calandrelli, quitta le Collège quand les pères jésuites y rentrèrent en 1824 par les ordres de Léon XII, et c’est alors que fut décidée