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ils s’élevèrent à 5,346,500 livres; puis, en 1847, à 17 millions, en 1866, à 24 millions et au 20 août dernier à 37,500,000 livres, soit 940 millions de francs environ.

La fonction de la banque d’Angleterre consiste principalement à garantir l’entière sécurité de la circulation fiduciaire et à constituer une puissante réserve de ressources pour faire face aux crises périodiques du marché anglais. De là ce fait si particulier que, dans les années où les capitaux abondent, le montant des escomptes de la banque ne s’est pas élevé parfois à 5 millions de livres, tandis que dans les momens de crise il a dépassé 11 millions de livres en quelques semaines.

Depuis les réformes de mai 1844, faites par Robert Peel, la banque d’Angleterre a la part principale dans la circulation fiduciaire, dans l’émission des bank-notes. Jusqu’à cette époque, le droit d’émission, sauf pour les coupures inférieures à 5 livres, avait été le droit commun, du moins pour les banques n’ayant pas plus de six associés. C’était la tradition du pays, habitué aux reçus négociables des orfèvres. Pour modifier l’influence de la tradition, ou restreignit, en 1709, le droit d’association, mais on respecta celui d’émission. Les réformes de 1844 supprimèrent pour l’avenir le droit d’émission et limitèrent la faculté d’émission des deux cent sept banques privées et des soixante-douze banques par actions (joint-stock-banks) qui l’exerçaient au montant de leur circulation respective à cette époque, soit 5,133,407 livres pour les premières et 3,495,446 livres pour les autres. Le droit d’émission de la banque d’Angleterre elle-même fut limité à 14 millions de livres et au montant de son encaisse. Toutefois il fut entendu qu’elle pourrait augmenter ses émissions de la proportion de billets de banque afférens aux banques qui liquideraient ou céderaient leur droit d’émission. Ces dispositions sont communes aux banques d’Ecosse et d’Irlande, dont la faculté d’émission a été fixée, pour celles-ci à 6,354,500 livres, et pour celles-là à 2,676,300.

La faculté d’émission de la banque d’Angleterre ne s’est accrue depuis 1844 que d’un million de livres par suite de diverses extinctions. Mais son encaisse n’ayant cessé de grossir, la circulation totale de la banque s’est élevée de 20,250,000 livres en 1844, à 27,600,000 livres en 1876.

Si on additionne les divers chiffres relatifs au droit d’émission, en prenant pour moyenne de l’encaisse de la banque d’Angleterre 20 millions de livres (il était de 34 millions au 17 septembre dernier), on trouve que la moyenne de la circulation fiduciaire dans le Royaume-Uni doit être portée à 50 millions de livres ou 1,250 millions de francs. Cette moyenne n’était, en 1844, que de 37 millions de livres. Elle s’est élevée progressivement avec l’encaisse