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Napoléon Ier, ou si on veut rapporter l’honneur d’une création à ceux qui l’ont proposée, Roland et Chaptal.

Depuis leur fondation, les musées des départemens n’ont pas cessé de s’enrichir et par les envois de l’état, et par les acquisitions des municipalités, et par les dons et legs des particuliers. Ainsi le musée de Montpellier, qui fut d’ailleurs miraculeusement favorisé, reçut en 1825, 224 tableaux (donation Fabre); en 1837, 104 tableaux (legs Fabre); en 1838, 79 tableaux (legs Valedeau); en 1864, 28 tableaux et 400 dessins (legs Bonnet-Mel) ; en 1865, 363 dessins (legs Canonge); en 1868, 88 tableaux (donation Bruyas); en 1873, 60 tableaux (legs Bruyas). Les musées de Lille, de Dijon, de Tours, de Bordeaux, de Montauban, ont aussi reçu des dons et legs considérables, moins importans cependant que ceux qui ont enrichi le musée de Montpellier.

A côté de ces vingt-deux grands musées, dont l’origine remonte à la révolution et au consulat et qui ont été fondés par l’état, il s’est créé, depuis 1809 jusqu’en 1880, une multitude d’autres musées d’une importance plus ou moins grande, En y comprenant les musées purement archéologiques, on en pourrait compter près de deux cents. Ces musées ont des origines bien diverses. Les uns ont été fondés par suite d’un legs ou d’une donation d’un particulier : ainsi les musées d’Avignon, de Cherbourg, de Tarbes, de Perpignan, de Montauban, de Châlons-sur-Marne; les autres par l’initiative du préfet ou du maire, qui ont sollicité des dons de leurs concitoyens et des envois de l’état : tels sont les musées d’Orléans, de Melun, de Brest, de Nîmes, du Périgueux, du Havre, de Nérac, de Dieppe. Certaines municipalités ont fondé à elles seules quelques musées en acquérant d’un coup une importante collection de tableaux ou d’objets d’art; on peut citer dans cette catégorie le musée archéologique de Marseille (Château Borély) et les musées d’Arles, de Vienne. D’autres musées enfin ont été fondés grâce aux dons, allocations et souscriptions des sociétés savantes. Les musées de Narbonne, d’Agen, d’Évreux, de Béziers, de Douai, d’Épinal et la plupart des musées archéologiques sont de ce nombre[1].

Il y a des légendes sur l’origine de certains musées. La chronique scandaleuse raconte que le musée de... a été fondé par un

  1. Tous ces musées, quelle que fût leur origine, ont eu leur part des envois de l’état, qui furent peu nombreux sous la restauration et très rares sous Louis-Philippe, mais qui se sont multipliés sous Napoléon III et sous la troisième république. Depuis vingt ans environ, la direction des beaux-arts fait chaque année un envoi aux musées des départemens. Il a été fait en outre deux grands envois : l’un en 1862, à la suite de l’acquisition de la collection Campana; l’autre en 1872, à la suite du déclassement des réserves du Louvre et du legs Lacaze.